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HP et Compaq ne vendront finalement pas les serveurs haut de gamme d’Unisys

Les deux constructeurs avaient prévu de distribuer les serveurs trente-deux processeurs d’Unisys. L’absence d’acheteurs et la proximité de la sortie des puces 64 bits d’Intel les conduisent à faire marche arrière.

Il y a environ un an, Compaq et HP avaient envisagé de proposer les serveurs Wintel haut de gamme d’Unisys en OEM. Un projet aujourd’hui abandonné, car ils n’en ont pas vendu un seul. Les ES7000 s’appuient sur CMP (Cellular Multi-Processing), l’architecture multiprocesseur propriétaire de leur constructeur à base de cellules quadriprocesseurs. Ils comptent jusqu’à trente-deux Pentium III Xeon et tournent sous Windows 2000 Datacenter. “Le marché, comme la technologie, ne sont pas suffisamment mûrs, estime Robert Vassoyan, directeur des serveurs Intel chez Compaq France. Nous aurons en début 2002 – si les technologies sont prêtes – des machines embarquant trente-deux processeurs McKinley 64 bits d’Intel et Windows Datacenter version Whistler.” Tests à l’appui, Compaq juge qu’un cluster d’octoprocesseurs convient aussi bien qu’un système à trente-deux processeurs. C’est d’ailleurs sur ces machines que le constructeur réalise 90 % de ses ventes de Windows Datacenter. Même son de cloche chez HP. “De toute façon, l’ES7000 n’était pas encore à notre catalogue, mais certains prospects se le sont tout de même vu conseiller. Nous leur proposerons trois solutions de rechange, dont nos serveurs huit voies, confirme Jean-Jacques Ozil, directeur marketing Netserver chez HP. Ils pourront, bien sûr, continuer de travailler avec Unisys. Enfin, ils pourront choisir d’attendre nos modèles IA-64 dès la sortie du McKinley, en début 2002.” En attendant, convaincu des capacités du tant attendu Itanium (ex-Merced) depuis les démonstrations réalisées en février par Intel, HP proposera aux développeurs, dès le mois de juin, un serveur multiprocesseur utilisant cette puce.

L’architecture CMP accueille les nouvelles puces à 64 bits d’Intel

Malgré ces deux abandons de poids, Unisys reste optimiste. D’abord, il revendique la vente de trois cent cinquante ES7000 (*), dont quatre dans l’Hexagone. Un score non négligeable pour des machines dont le prix avoisine le million de francs. “La totalité des OEM, parmi lesquels nous comptons aussi Hitachi, ICL et Dell, ne représente que 8 % des unités vendues, insiste Thierry Seror, directeur général de la division systèmes et technologies du constructeur. Et le plan global autour de l’architecture CMP n’a fait l’objet d’aucune révision à l’annonce des deux défections.” De plus, l’architecture CMP est conçue pour accueillir les nouvelles puces à 64 bits d’Intel, y compris dans des configurations comprenant aussi des Pentium III Xeon, ce qui amène à relativiser les raisons invoquées par HP et Compaq.(*) Selon IDC, le chiffre d’affaires des ES7000 a atteint 100 millions de dollars pour deux cents unités vendues en neuf mois en 2000.

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Emmanuelle Delsol