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HP-Compaq, les analystes sont incertains

Les avis des observateurs divergent quant aux chances de réussite des deux sociétés. Mais tous s’accordent à dire que les deux prochaines années seront difficiles pour le nouveau HP.

Depuis l’annonce de l’absorption de Compaq par HP, les analystes y vont tous de leurs commentaires. D’abord, parce que l’ampleur du chantier effraie. Des analystes financiers aussi influents qu’Ashok Kumar, de US Bancorp Piper Jaffray, ou Andrew Neff, de Bear Stearns, doutent ainsi de la capacité des deux sociétés à réussir leur fusion. Mais si tous s’accordent sur les difficultés de cette fusion, ses chances de réussite les éloignent. “HP avait besoin de cette fusion pour survivre dans le monde de l’après-PC”, affirme Carl Howe, analyste du cabinet Forrester.

Une diversité difficile à gérer

En achetant Compaq, HP se trouve à la tête d’une gamme diversifiée. Ce qui, selon Carl Howe est un avantage. “HP va acquérir deux lignes de produits à forte croissance: le PC de poche iPaq et le stockage de Compaq. Dans cinq ans, ces technologies seront plus profitables que les PC et les serveurs.” En revanche, pour Gartner, cette diversité sera difficile à gérer : “Cette fusion signifie beaucoup de recoupements dans les produits, les technologies, les distributeurs, les services, etc. Le nouveau HP devra créer une stratégie cohérente entre quatre architectures serveurs, sept systèmes d’exploitation et quatre architectures de stockage.”Sans compter que la principale raison avancée pour cette fusion ?” les économies d’échelle ?” ne convainc pas : “Les prétendues économies annuelles d’environ 2,5milliards de dollars d’ici à 2004 ne représentent que 3 % des coûts combinés des deux compagnies”, explique Andrew Butler, de Gartner. De son côté, Eric Ochs, directeur général d’IDC France, estime que “ces économies se feront, entre autres, en licenciements. Or, ce passage qui peut se révéler difficile, Compaq en a fait l’amère expérience lors de lacquisition de Digital”.Au final, la nouvelle est jugée avant tout favorable pour la concurrence. “Au pire, la fusion ne sera pas finalisée, à cause du choc des cultures entre les deux sociétés et leurs modèles de production”, tranche Frost & Sullivan.

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Corinne Couté et Ludovic Nachury