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” Hommes-sandwiches, le retour “

Depuis que les coureurs du Tour sprintent pour des marques d’insecticide ou que les joueurs de tennis – une fois le match fini – ont d’abord…

Depuis que les coureurs du Tour sprintent pour des marques d’insecticide ou que les joueurs de tennis – une fois le match fini – ont d’abord le réflexe de s’affubler d’une casquette saturée de logos avant même de boire un coup, on se disait bien que notre tour allait arriver. Etre spectateur de la publicité, aujourd’hui, ça ne suffit plus. C’était bon pour nos parents et grands-parents. Aujourd’hui, la pub nous veut, mais comme vecteur. Fini le salon, voilà l’action. Les exemples ne manquent pas. Ce que je croyais l’autre jour être une amende sur mon pare-brise s’est révélé être, en fait, un flyer pour un site web. Une jeune pousse internet me proposait de me rémunérer, pour que ma voiture arbore des autocollants géants de sites sportifs ou autres. Jusqu’à 3 000 francs mensuels – dixit le site – peuvent tomber dans ma boîte à gants. Je vous laisse imaginer les situations exotiques qui peuvent découler d’un tel système. Sur la base du marketing viral, un autre site vous propose simplement de vous rémunérer si vous acceptez d’envoyer à vos amis – ou ennemis ? – des publicités.Il y a encore plus pervers. Car si dans la vraie vie vous conservez la liberté de participer ou non à cette économie pas nette, le refus est plus délicat quand c’est votre entreprise qui vous transmute en espace de publicité. Ainsi, dans sa course au recrutement d’informaticiens, une société – Akazi Technologies pour ne pas la citer – a demandé à ses trente salariés de porter un t-shirt “Akazi embauche” avec mention du site web de la firme, lors de leurs déplacements.Tout ça, certes, n’est pas si nouveau. Il s’agit seulement de l’extension, à n’importe quel quidam, des hommes sandwiches époque Doisneau. Heureusement, pour le moment, l’espoir demeure. Quand Ikea a voulu se servir des internautes pour envoyer des e-mails, afin de faire connaître l’ouverture de son magasin de San Francisco, les protestations des destinataires ont fait renoncer la firme. Quant aux voitures, elles n’arborent pas encore les peintures de guerre commerciale des Formule 1. Après tout, comme le dit Souchon, peut-être bien que nous sommes encore des “foules sentimentales”?

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