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Haut débit pour mobiles: hôtels et gares seront les centres d’affaires de demain

Le projet de recherche européen Brain (Broadband Radio Access for IP Based Network) prépare l’après UMTS, sur un fond de bataille normative.

Le standard UMTS pour l’internet mobile haut débit n’est pas encore né que l’on pense déjà à une solution technologique complémentaire pour supporter des applications multimédias qui dépassent le 2 Mbit/s. Cette solution ne sera pas disponible avant 2004-2005 pour ne démarrer qu’à 384 Kbit/s. D’où le projet de recherche européen Brain, dans le cadre de l’initiative IST (Information Society Technologies) du cinquième programme cadre de recherche et développement (PCRD), qui consiste à vouloir amorcer des communications cellulaires hauts débits – jusqu’à 54 Mbit/s en débit brut et de l’ordre de 20 Mbit/s en débit utile – en offrant des services locaux dans des zones d’affaires : aéroports, centres d’affaires, centres de congrès, grands hôtels, gares… Des zones dans lesquelles les cadres désirent se connecter facilement et rapidement à l’intranet de leur entreprise.“On peut penser à couvrir ces fameuses zones avant 2005, en utilisant des technologies déjà mûres, comme le réseau local sans fil (Wireless Lan ou Wireless Ethernet) avec les normes IEEE-802.11b, qui fonctionne actuellement à 11 Mbit/s en débit de crête dans la bande des 2,4 GHz. Les offres sont déjà relativement abondantes avec Lucent Technologies, Cisco, 3Com, Symbol Technologies ou Nokia. Elles remplacent le câblage Ethernet. Mais elles ont été mal lancées sur le marché “, estime Philippe Bertin, chef de projet Brain chez France Télécom R&D.Deux normes régissent l’utilisation des réseaux sans fil dans la bande des 5 GHz : la norme nord-américaine IEEE-802. 11a, et la norme européenne ETSI-HiperLAN 2 (High Performance radio Lan). “Elles sont très proches car elles ont les mêmes couches physiques. Mais elles divergent sur la couche des liaisons : la norme américaine conserve une structure de réseau local de type Ethernet mais sans fil, alors que l’Hiperlan 2 ressemble davantage à un système de télécommunications. C’est-à-dire qu’il y a des mécanismes de signalisation entre les terminaux et les points d’accès pour répartir les ressources radio et garantir les éventuels contrats de qualité de service “, précise le chercheur. Quant aux produits, ils devraient débarquer, tout d’abord en version européenne, d’ici un à deux ans, selon une annonce d’Ericsson.Reste que Brain, qui a démarré en janvier 2000 et devrait s’achever en mars 2001 avec une enveloppe globale de 6 millions d’euros (près 40 millions de francs) a adopté HiperLAN 2 au niveau de l’interface radio, entre le terminal et la station de base, afin de créer des réseaux mobiles large bande full IP (entièrement articulés autour de l’Internet Protocol). Intérêt : contrairement à l’UMTS, le full IP utilise un protocole unique à la fois pour les usagers et pour l’infrastructure. Cela devrait offrir des réseaux sans couture entre la téléphonie mobile et l’internet. D’où d’importantes économies d’échelle et une meilleure qualité de services. Les vrais systèmes Brain devraient sortir en 2005, ceux basés sur la norme HiperLAN, fin 2001. Ce qui donnera des couvertures en zones d’affaires connectées à des réseaux GPRS, et plus tard, UMTS.Va-t-on alors assiter à une bataille transatlantique sur les normes ? “Probablement pas. Il y a une dynamique mondiale de convergence entre HiperLAN 2 et IEEE 802.11, Notamment sous l’impulsion du 5GHz Advisory Group (Microsoft, Intel, Compaq…) “, pense Philippe Bertin.

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Erick Haehnsen