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Haut-débit et téléphonie par la prise électrique annoncés à 20 euros par mois

Près de 1,5 million de foyers franciliens accéderont à l’Internet en haut débit et à la téléphonie illimitée via le réseau électrique.

L’idée de déployer de
l’Internet en haut débit par le réseau électrique est évoquée depuis un moment.
Après quelques expérimentations, la voilà prête à passer enfin au stade industriel et commercial en région parisienne, sous l’égide du Sipperec (1). Le projet de ce syndicat
intercommunal francilien, évalué à environ 150 millions d’euros, serait, selon lui, le plus important en Europe, puisque touchant potentiellement 1,5 million de foyers.Mecelec, la société ardéchoise qui a été choisie pour déployer ce réseau CPL (courant porteur en ligne), vient de dévoiler les prix de détail qui pourraient être pratiqués. L’entreprise estime qu’il sera possible de
proposer l’accès à Internet (1 à 5 Mbit/s) et la téléphonie illimitée pour 20 euros par mois. Le forfait mensuel de téléphonie seule serait commercialisé 10 euros. Mais rien ne garantit que ces prix seront ceux réellement
pratiqués. Car au final, ce sont les FAI et les opérateurs télécoms, à qui Mecelec louera son réseau, qui définiront leurs tarifs. Si les prévisions de l’entreprise sont justes, le CPL serait aussi compétitif que l’ADSL, généralement
commercialisé 30 euros/mois, mais avec la télévision.En revanche, pas de triple play (Internet, téléphonie et télévision) en vue pour le CPL. ‘ Cela n’est pas envisageable avec cette technologie, à moins de proposer des modems CPL donnant accès
à la télévision numérique terrestre ‘,
souligne Vincent Fouchard, chef de projet CPL au sein du Sipperec. A noter que, comme dans le cas du dégroupage total, les clients auront l’avantage de ne plus payer d’abonnement
téléphonique.

Le courant porteur jugé légitime, même en région parisienne

Le déploiement du réseau du Sipperec, en cinq phases, commencera à Courbevoie et Rosny-sous-Bois, où des tests ont déjà eu lieu. En 2008, ce sont une douzaine de villes qui devraient suivre. Le développement sur les 86 communes
devrait prendre, au total, cinq ans. ‘ Mais les choses pourraient aller plus vite si la demande des opérateurs est forte ‘, estime Vincent Fouchard. Les premiers clients servis par la technologie CPL le
seraient vers l’été prochain.Si le Sipperec a pu avancer si vite sur ce projet, c’est que le syndicat contrôle, dans les villes adhérentes, la distribution électrique, déléguée à EDF. Il n’existait donc aucun obstacle réglementaire (2).
‘ Nous avons travaillé avec EDF pour mettre au point les conditions d’accès aux transformateurs électriques : sécurité, procédures… Une convention type a été mise en place pour les villes qui seront
équipées. ‘
Pour Vincent Fouchard, même si la région parisienne est supposée être bien dotée en matière de haut-débit, d’ADSL surtout, le CPL y a toute sa place. D’abord parce que ‘ la concurrence n’a jamais fait de mal aux
consommateurs, loin de là ‘.
Ensuite parce qu’il subsiste, même en Ile-de-France, des zones où l’ADSL ne passe pas.Enfin, le CPL permettrait de proposer la téléphonie illimitée à des foyers qui ne veulent pas d’un accès à Internet ou qui ne disposent pas d’un ordinateur. Cette technologie pourrait aussi permettre l’émergence de services non
télécoms, comme le réglage à distance, par Internet, de la température du domicile.


(1) Syndicat intercommunal de la périphérie de Paris pour l’électricité et les réseaux de communication.


(2) Depuis le vote de la Loi sur la confiance dans l’économie numérique et l’article L1425-1 qui modifie le Code des collectivités territoriales, les collectivités locales sont autorisées à devenir opérateur d’opérateurs
télécoms, en ouvrant des réseaux accessibles aux prestataires.

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Guillaume Deleurence