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Hadopi fête ses 17 mois de succès…

Pour fêter les 17 mois du premier e-mail envoyé dans le cadre de la réponse graduée, la Hadopi fait un point et se félicite de ses « effets réels tant sur le téléchargement illégal que sur la situation des offres culturelles en ligne ».

A la fin du mois de janvier 2012, l’IFPI, l’International Federation of the Phonographic Industry, rendait un rapport où elle célébrait l’efficacité et les effets positifs de la Hadopi sur le paysage numérique français. Deux mois plus tard, un an et demi après l’envoi du premier e-mail dans le cadre de la riposte graduée, c’est au tour de la Hadopi, elle-même, de célébrer ses succès dans un rapport de 16 pages [PDF, NDLR].

Le P2P en baisse ?

Dès la première page, la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet se félicite que tous les indicateurs pointent vers « une nette tendance au recul du téléchargement illégal en P2P ».

Que le P2P ait été déserté avec une baisse d’audience de 17 à 29 %, selon les sources, cela est entendu. Mais, si tant est que le lectorat de 01net. soit représentatif de la population connectée française, il semble en tout cas que le téléchargement illégal ne se soit pas arrêté pour autant. A en croire un de nos sondages effectué à la fin du mois de janvier, un peu plus de 72 % d’entre vous continuaient à télécharger illégalement. Il serait intéressant de savoir quels sont les derniers chiffres du téléchargement illégal en P2P depuis que Megaupload est fermé. Sur ce point, le rapport de la Hadopi reconnaît d’ailleurs qu’il « est encore trop tôt pour évaluer les conséquences de la fermeture » du site de Kim DotCom.

Action, dissuasion

En revanche, la Hadopi communique des chiffres très précis sur les effets de la riposte graduée. Ainsi, 95 % des personnes qui ont « reçu une première recommandation ne se voient pas reprocher de nouveau comportement illicite sur les réseaux pair-à-pair »… dans les six mois prévus par la loi entre un premier et un éventuel deuxième avertissement.

Si les téléchargements illégaux sont en forte baisse, la mise à disposition de fichiers régresse également. La France, qui représentait environ 6,2 % du total des mises à disposition illégales sur les réseaux P2P au niveau mondial, ne compterait désormais plus que 4,5 % de ce même total, selon les sources Peer Media, citées par la Hadopi.

Enfin, comme pour valider l’objectif pédagogique de la Hadopi, son rapport indique que 71 % des utilisateurs de P2P « déclarent qu’ils arrêteraient de télécharger des contenus illicites s’ils recevaient une recommandation de la Hadopi ». Par ailleurs, toujours selon le rapport, un sondé sur trois « déclare que la Hadopi l’incite à consommer plus régulièrement des œuvres culturelles sur des sites respectueux du droit d’auteur ».


Source : Rapport Hadopi.

Construction d’une offre d’avenir

Par ailleurs, Hadopi vante l’arrivée à « maturité » des plates-formes légales, qui « gagnent en quantité et qualité ». Les grands bénéficiaires de cette évolution sont iTunes et Deezer, à en croire Mediametrie Netratings. La montée en puissance du label PUR, qui référence les offres légales de diffusion de contenus, est également l’occasion pour la Haute Autorité de se réjouir et de montrer que l’aspect pédago-répressif est accompagné d’une vraie structuration de l’offre légale.

Enfin le rapport met en perspective le travail de préparation de l’avenir avec ses Labs, tout à la fois groupes de travail, de réflexion et zones d’expérimentation… Des sortes de mini think tanks, qui travaillent à défricher le monde culturel numérique, en faisant appel à des experts aussi bien dans le domaine de la photographie que du livre. Reste que les internautes ne semblent toujours pas impliqués dans cette prise de parole, destinée à construire le monde numérique français de demain…

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Pierre Fontaine