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GPS : les pièges à éviter, les pistes à suivre

L’offre de GPS ne cesse de s’étoffer. Difficile de s’y retrouver avec des appareils toujours plus performants, plus précis et plus riches en fonctions. La rédaction fait le point.

Face à la demande, l’offre en matière de GPS n’a fait que s’enrichir. La promesse des constructeurs va crescendo promettant des appareils toujours plus performants, toujours plus précis et toujours plus riches en fonctions. Si la guerre des prix fait rage dans le secteur, avec des tarifs toujours plus abordables, il est impératif de ne pas se tromper dans son choix. Mieux vaut parfois dépenser une vingtaine d’euros de plus pour disposer d’un produit pérenne. Budget, besoin et choix des fonctions indispensables, ne sautez pas sur le premier GPS venu.

Plus l’écran est grand, mieux c’est ?

Aujourd’hui, la tendance est aux écrans de 4,3 pouces de diagonale, soit 10,9 cm, un format qui permet un affichage très confortable. Les indications et les tracés des routes y sont généralement très lisibles.  Et il est plus aisé de pianoter sur le clavier virtuel, qui s’affiche au moment de la saisie d’une adresse. En moyenne, ces GPS pèsent quelque 200 grammes, mesurent en moyenne 12 cm de large sur 8 cm de haut et présente une épaisseur d’environ 2 cm et plus.

Les modèles avec un écran de 3,5 pouces pèsent en moyenne moins de 150 grammes et mesurent une dizaine de centimètre de large, 8 de haut et, pour certains, seulement 1,5 cm d’épaisseur (comme le Garmin Nüvi 1240). Un format moins confortable visuellement mais plus simple à transporter. Et si pour vous le format du GPS n’est pas un problème, il existe de très gros modèles, à l’instar du Mio V737 TV. Un mastodonte doté d’un écran de 18 cm de diagonale ! 

Cependant, un nouveau format d’appareils semble se standardiser ces derniers temps. Ce sont les produits adaptés aux berlines et aux monospaces, avec un écran de 12,7 cm de diagonale, assez fins et à peine plus lourds que les modèles de 10,9 cm (Consulter ces produits en cliquant ici).

Optez pour la bonne cartographie

Si le prix et la taille de l’écran sont des critères majeurs pour l’achat d’un GPS, la cartographie embarquée importe également. Les modèles avec les cartes d’Europe sont naturellement plus chers que ceux avec uniquement la carte de France. En moyenne, il faut compter environ 130 euros pour les premiers modèles avec la carte France. Mio parle déjà de commercialiser, au mois de septembre, des GPS à 100 euros pour les modèles avec une cartographie française et à 130 euros avec une cartographie européenne.

En attendant, comptez moins de 200 euros pour les modèles dits Europe. Bien sûr, si vous y ajoutez des accessoires, comme le Bluetooth, un modèle national peut être plus cher qu’un modèle Europe. Certains constructeurs, à l’instar de Becker (Traffic Assist Z102), font désormais l’impasse sur les modèles France. On trouve même certains modèles Europe à petit prix, comme le Garmin Nüvi 1240, vendu seulement 149 euros. Un prix plancher qui cache cependant de mauvaises surprises… 

Pour les modèles dits Europe, il faudra penser à bien scruter les emballages pour savoir combien de pays sont intégrés. Tant qu’à faire, autant prendre celui qui offre la couverture la plus large. Car aujourd’hui, certains GPS sont vendus avec les cartes de 42 pays, d’autres avec seulement 37 pays, voire 22 pays.

L’information trafic, un service immature

En observant les offres en matière de GPS, on constate que deux notions reviennent régulièrement concernant l’information routière : compatible « TMC RDS » et compatible «TMC Premium ». Dans le premier cas, il s’agit d’alertes liées au trafic diffusées uniquement sur les autoroutes payantes sur la station de radio 107.7 FM. Ces informations codées sont interprétées et retransmises avec plus ou moins de pertinence par les GPS.

Dans la version Premium, les GPS captent ces infos liées au trafic sur autoroutes mais aussi dans les grands villes et sur certains grands axes (départementales, nationales, etc.). Pour cela, le service fait appel à de nombreuses sources, comme les gendarmeries, la police, les collectivités locales, etc. Mais là encore, les tests montrent que, malgré la richesse des données récupérées, les GPS peinent à les interpréter et à proposer des itinéraires secondaires intéressants. Sans compter le décalage entre les faits et la réalité ! Il faut un certain temps pour que les accidents remontent sur l’information trafic et, inversement, lorsqu’une zone sinistrée est dégagée, le GPS la voit toujours comme embouteillée. Autant de données qui faussent la donne.

Pour améliorer tout cela, TomTom a lancé l’an dernier en France, en partenariat avec SFR, son service HD Trafic. Celui-ci localise les téléphones des abonnés SFR pour connaître leur vitesse de déplacement, afin de définir les zones de ralentissement, en fonction des différentes heures de la journée. Seul problème, les sources ne pas toujours précises ni très fiables. Difficile en effet de distinguer un piéton d’un automobiliste ou d’un usager des transports en commun qui profite des couloirs de bus. Seuls les GPS équipés d’une puce HD Trafic, comme le TomTom Go Live 740, le Go Live 940 ou TomTom XL Live, représentent des sources fiables et précises.

Des sources encore trop peu nombreuses pour offrir une bonne couverture de l’Hexagone. En attendant, ce service payant (10 euros par mois) ne présente un intérêt que pour les très grands rouleurs, ceux qui parcourent des milliers de kilomètres au mois. Signalons que Navteq (racheté récemment par Nokia) met au point un service concurrent de HD Trafic, en utilisant les téléphones Nokia et en partenariat avec un opérateur de téléphonie, encore inconnu aujourd’hui.

GPS, kit mains-libres et annuaire

Les GPS de milieu de gamme et de haut de gamme sont généralement équipés de la technologie Bluetooth. Celle-ci donne la possibilité aux utilisateurs de connecter leur téléphone (compatible) au GPS. Dans quel but ? Essentiellement pour passer ou recevoir des appels sans avoir à prendre le téléphone en main (interdit en voiture). La communication passe alors par le haut-parleur et par le micro du GPS. Dans la quasi-totalité des cas aujourd’hui, le rendu est bon. Certains modèles proposent même d’importer votre liste de contacts depuis le téléphone ou depuis Outlook et de leur associer des icônes de numérotation rapide.

De plus en plus détaillée, la liste des points d’intérêt, les fameux POI, inclut également les numéros de téléphone. Avec ce véritable annuaire, riche de millions de contacts (pour l’Europe), il devient possible d’appeler un restaurant ou un hôtel directement depuis son GPS. La technologie Bluetooth est également mise à profit pour le téléchargement de données. Certains GPS exploitent la technologie Bluetooth est la connexion GPRS du téléphone appairé pour accéder à des services en ligne telles que les Pages Jaunes.

Un transmetteur FM pour entendre son GPS sur l’autoradio

Si la technologie Bluetooth est très pratique, le transmetteur FM est plutôt un gadget. Si ce dernier a pour vocation de diffuser le son du GPS sur les haut-parleurs du véhicule par les ondes radio, les résultats sont assez peu concluants dans les faits. La bande FM étant déjà saturée, la qualité de la transmission – lorsqu’elle est possible ! – est très moyenne. Comme les haut-parleurs aujourd’hui intégrés dans les GPS offrent une puissance très convenable, nous avons pu constater qu’il est plutôt pénalisant pour l’utilisateur de monopoliser ceux du véhicule pour écouter les instructions de guidage du GPS ou bien pour la téléphonie.

Et si le GPS dispose à la fois de la technologie Bluetooth et d’un transmetteur FM, ceux-ci peuvent être utilisés en duo pour diffuser le son de vos communications sur les enceintes du véhicule. Enfin, dans des zones où des fréquences sont encore libres, le transmetteur FM peut trouver un intérêt dans les GPS multimédias, capables de lire les fichiers MP3.

Reconnaissance vocale : une fonction pas assez répandue

En matière de reconnaissance vocale, la palme va sans conteste aux produits haut de gamme de Garmin, les Nüvi 860T et son successeur, le Nüvi 865T. Il est possible de les piloter intégralement à la voix, et ce à tout moment, en activant la fonction de reconnaissance vocale grâce à la télécommande, que l’on fixe au volant. Avec de telles performances, cette fonction est bien plus qu’un gadget, mais bel et bien une nouvelle façon de piloter son GPS.

Juste derrière arrive TomTom, avec ses quelques modèles à reconnaissance vocale, dont le GO 940 Live qui propose, en plus de la saisie d’adresse, la possibilité d’effectuer quelques commandes à la voix. Moins pratique, cette fonction s’active depuis l’écran. Néanmoins, le système se montre efficace et rapide. Il devient possible de dicter une adresse tout en conduisant, ou pendant une courte pause à un feu rouge. 

Enfin, d’autres constructeurs, comme Navigon, offrent des fonctions de reconnaissance vocale plus sommaires. C’est le cas du 7310 Edition ViaMichelin, que nous avons testé et qui nous propose une reconnaissance vocale efficace mais minimaliste. Il est juste question dans ce cas de « saisir » une adresse…

Des villes et monument en 3D, pour quoi faire ?

La 3D ne doit pas représenter un critère dans la sélection d’un GPS. Dans le meilleur des cas, sur autoroute, la carte s’affiche avec de légers reliefs ou, dans certaines grandes villes d’Europe, les bâtiments et monuments sont modélisés en 3D (Voir le Navigon 8410 Edition ViaMichelin). Si ces derniers peuvent aider à se repérer sur de grandes places, comme celle de l’Arc-de-Triomphe, à Paris, l’intérêt d’une telle représentation est minime. Sauf si vous voulez épater vos passagers.

Lecteur MP3 et vidéo, visionneuse photo, téléviseur?

Les appareils commercialisés sont bien plus que de simples GPS. Bon nombre d’entre eux font également office de visionneuse photo, de lecteur MP3 ou vidéo. En pratique, il faut vraiment être technophile pour utiliser ces fonctions. En effet, si pour la musique, un simple copier/coller sur une carte mémoire suffit, pour la vidéo, il est généralement nécessaire de convertir les fichiers vidéo sans outils ni informations précises (format et définition d’image) fournies par le constructeur.

La dernière vague de produits haut de gamme inclut même des tuners TNT. Le constructeur Mio en est même à la seconde génération, tel le Mio C728, et dont le dernier en date, le Moov Spirit V735 TV, bénéficie carrément d’un écran de 18 cm de diagonale de bonne qualité. Dommage que nos tests aient été peu convaincants !

En revanche, un modèle précurseur, le VDO Dayton PN6000, s’était montré très prometteur. Grâce à un double tuner TNT et, certes, à une installation riche en câbles, on parvenait à recevoir les chaînes en qualité numérique dans de bonnes conditions. Un tel produit peut se transformer en télévision d’appoint, pratique pour les amoureux du camping et pour les autres baroudeurs.

Des cartes repensées pour les piétons

Chez TeleAtlas comme chez Navteq, les deux fournisseurs de cartes pour les constructeurs de GPS, on trouve des cartographies spécialement réalisées pour guider au mieux les piétons. Cependant, les cartes pour piétons ne couvrent pour l’instant que quelques grandes villes ou régions. En France, seuls Paris et la Côte d’Azur sont disponibles chez Navteq.

Cas concret : certains GPS Garmin, comme le Nüvi 1240, sont d’ores et déjà compatibles avec ces cartes Navteq, grâce au mode Garmin City Explorer, que nous n’avons pas encore eu l’occasion de tester faute d’un accès au service payant. Il faut compter entre 9 et 15 euros selon la couverture. Néanmoins, l’achat d’une carte piétonne inclut celle des routes. Par exemple, si votre GPS est livré de base avec la carte de France et que vous achetez la cartographie piétonne de Boston, celle-ci sert également à la navigation en voiture. Bien sûr, le mode piéton tire parti de données différentes de celles prises en compte pour les voitures : ponts, passages sous les immeubles, rues piétonnes, etc. sont prises en compte dans le calcul de l’itinéraire, pas les sens interdits !

Enfin, chez Navteq, on parle d’un nouveau mode de navigation, le multimodal. Les informations sont encore très minimes sur les villes couvertes et sur les partenaires de ce service, tenu secret. Dans les faits, ce mode proposerait, aux utilisateurs de GPS compatibles, la possibilité de calculer un itinéraire combinant la voiture, la marche et les transports en commun. Navteq se dit prêt mais, compte tenu de la lourdeur de l’intégration, on ne devrait pas voir de GPS compatibles avant 2010…

GPS et avertisseurs de radars

Une question revient toujours. Est-ce que le GPS indique la présence de radars ? A tort parfois, les utilisateurs misent gros sur les bases de radars fixes et mobiles, qu’ils téléchargent sur Internet. Aujourd’hui, la majorité des constructeurs livre une base de radars fixes. Certains sont frileux, à l’instar de Navigon qui propose aux utilisateurs de les télécharger sur le site. 

Chez TomTom, la formule est tout autre, en plus de la liste des radars classiques que l’on télécharge sur TomTom Home, les GPS dit connectés (les modèles TomTom Go Live) peuvent envoyer et recevoir très simplement les coordonnées de radars en temps réel grâce à la connexion GPRS du GPS. Une fonction prête à concurrencer les avertisseurs de radars autonomes, comme le Coyotte Eagle.

Naviguer à vue pour ne plus pianoter sur l’écran

Il y a quelque temps, le constructeur Navman lançait le premier un service de géolocalisation, appelé NavPix, dont était équipé le GPS N60i. Le principe est de prendre des photos grâce à un capteur intégré au GPS afin de créer une liste d’adresses favorites. Pour s’y rendre, il suffit de sélectionner la photo sur l’écran du GPS. Par ailleurs, ces GPS sont généralement compatibles avec les photos géolocalisées que l’on peut télécharger sur Internet. Depuis le temps, s’est créée une communauté d’utilisateurs prêts à se partager les clichés de leurs bonnes adresses.

Depuis, la marque Navman a été rachetée par Mio, qui commercialise désormais des GPS compatibles photo, les Moov Spirit. Avec la montée en puissance d’applications comme Google Maps, Panoramio, ou encore de certains téléphones mobiles pouvant prendre des photos géoréférencées, d’autres constructeurs proposent des GPS compatibles avec ce type de clichés. Dans la pratique, rien à signaler. Si la photo est correctement géo référencée, le GPS n’aura aucun mal à se rendre sur place.

Sensibiliser les utilisateurs par tous les moyens

Comme les GPS s’utilisent principalement en voiture, ils n’échappent pas aux contraintes écologiques. Garmin a été le premier à réagir, avec l’intégration dans son Nüvi 1240 de la pseudo-technologie EcoRoute. Dans les faits, il s’agit simplement d’une technologie qui vous précise que vous consommez moins si  vous roulez à vitesse réduite. On s’en serait douté ! Histoire de calmer les ardeurs des automobilistes à la semelle de plomb, le produit indique la consommation du véhicule en fonction des paramètres renseignés. Si vous n’étiez pas convaincu par les valeurs données par l’ordinateur de bord, le GPS se chargera de vous rappeler que vous rendre au travail en voiture vous coûte cher… Pas très utile tout cela !

Les téléphones, des solutions à ne pas négliger

On trouve également des solutions GPS sur les téléphones mobiles assez haut de gamme. Si tous ne sont pas livrés avec un logiciel de navigation, ceux-ci son proposés en option. Aux dires des éditeurs, ces petites plates-formes mobiles sont aujourd’hui des solutions à prendre en considération. C’est pourquoi des grands comme TomTom, Navigon et ALK proposent des solutions pour les produits fonctionnant avec Windows Mobile, Android (HTC Magic) ou l’iPhone 3G S d’Apple.

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David Nogueira