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Gossip, l’appli de ragots anonymes, est temporairement suspendue

Lancée il y a deux semaines, l’appli a rencontré un succès immédiat mais a aussi cristallisé les critiques. Au point que l’équipe de développement l’a suspendue pour chercher un moyen de modérer les propos.

L’appli Gossip, qui permet d’échanger des ragots de manière anonyme, a connu un succès immédiat au cœur des lycées. Une explosion qui a aussi entraîné des dérives et nombre d’inquiétudes, au point que ses développeurs l’ont suspendue hier, 2 juin 2015.

Lorsqu’on tente de la lancer, un message prévient qu’à la suite des « nombreuses réactions suscitées par Gossip, nous avons pris la décision de mettre l’application hors service quelques jours, le temps de mettre en place un système de modération plus élaboré ».

Une suspension qui n’a pas empêché la ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, d’appeler ce 3 juin à « une extrême vigilance sur la teneur des messages qui seraient mis en ligne » sur Gossip, tandis que plusieurs syndicats lycéens ont carrément appelé à l’interdiction pure et simple de l’appli.

Dans un communiqué, Najat Vallaud-Belkacem demande également aux recteurs d’Académies, avec l’aide des chefs d’établissement des lycées et collèges, de signaler aux procureurs de la République « tous propos injurieux ou diffamatoires proférés à l’encontre d’élèves ou de personnels ». Selon elle, « la réouverture de cette application pourrait venir affecter un climat serein au sein des établissements ».

La ministre, qui déclare considérer « la lutte contre le harcèlement scolaire comme l’une des priorités », dit vouloir continuer à « prévenir des dangers du cyberharcèlement ».

Lancée il y a deux semaines, l’appli permet de poster une rumeur via un texte de maximum 140 caractères, en identifiant la ou des personnes concernées parmi ses contacts (Facebook ou du répertoire téléphonique) ou « une preuve » (photo, vidéo). Les ragots publiés n’apparaissent que dix secondes sur la page des utilisateurs.

Selon la créatrice de la plate-forme, Cindy Mouly, les utilisateurs accèdent aux « potins » postés par leurs contacts, mais peuvent aussi accéder aux « ragots concernant un de [leurs] contacts mais qui sera posté par des personnes qui ne font pas partie de votre répertoire téléphonique ni de Facebook ».

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Par : Opera

C.B., avec AFP