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Gordes accède à la Toile en Wi-Fi maillé

La Datar a choisi ce village pour tester les réseaux Mesh, une technologie qui permet de diffuser du haut-débit à faible coût.

Avec 2 100 habitants permanents à peine mais jusqu’à 7 000 en été, Gordes est l’un des villages les plus prisés et les plus visités du Luberon. Pour conserver sa clientèle très haut de gamme, Gordes
souhaitait ne pas rester coupé du monde à haut-débit. Cette préoccupation a rejoint celle de la Datar (Délégation à l’aménagement du territoire et à l’action régionale), qui cherchait un terrain propice pour tester un réseau
Mesh.Cette technologie a été conçue, à l’origine, à la demande de l’armée américaine qui cherchait la possibilité d’établir des réseaux de communication à haut-débit dans un environnement dynamique. Un réseau Mesh est
constitué d’un point d’accès à Internet et d’une multitude de n?”uds, servant d’émetteur et de récepteur. Il est alors capable de gérer la disparition d’un de ces relais, fixe ou mobile, ou d’en intégrer immédiatement un et de changer
en conséquence les voies dacheminement des données.Les principaux atouts de Mesh sont sa légèreté, sa mobilité et son coût. Le réseau de Gordes a ainsi été installé en quelques jours, pour un investissement d’une trentaine d’euros par habitant (le projet étant
expérimental, il n’y a pas encore d’opérateur à Gordes et il suffit de demander un identifiant à la mairie pour bénéficier d’un accès gratuit au réseau). L’ajout de nouveaux relais s’intégrant aussitôt au réseau
permet d’étendre peu à peu la couverture et ainsi d’échelonner l’investissement.

Un complément du WiMAX

Un projet a donc été lancé début 2005 avec tout d’abord l’établissement d’un accès
SDSL à la mairie, puis le déploiement sur l’ensemble du village d’un réseau utilisant la technologie HotPort, développée par la société américaine Firetide. Grâce aux
sept relais Mesh installés dans le village, les habitants de Gordes disposent depuis le mois de juillet d’un accès Wi-Fi leur garantissant en moyenne un débit d’1 à 2 Mbit/s. Le débit peut théoriquement être supérieur
(jusqu’à 11 Mbit/s), mais l’accès central à Internet constitue un inévitable goulot d’étranglement.La Datar, qui cherchait à valider Mesh techniquement et économiquement, considère l’expérience comme un succès, et voit dorénavant dans cette technologie un complément de
WiMAX pour le haut-débit en zone rurale. ‘ Si l’on veut faire une comparaison, on pourrait dire que Mesh est le chemin vicinal, WiMAX la départementale et la
fibre optique la nationale de l’accès au haut-débit ‘,
résume Jacques Tarrieu, directeur général de Transnumeric, la société d’ingénierie qui a assuré la mise en ?”uvre du projet.Un déploiement généralisé de Mesh n’est toutefois pas encore à l’ordre du jour. Mais la Datar poursuit actuellement ses expérimentations sur Mesh, par exemple en Picardie avec la société française Luceor.

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Jean-Baptiste Dupin