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Google veut la Bourse et la liberté

L’introduction sera précédée d’une vente aux enchères qui fixera le prix des actions. Les fondateurs conserveront le contrôle de leur entreprise avec des droits de vote supérieurs.

On en sait enfin plus sur l’introduction boursière la plus attendue de l’année, la plus importante pour le secteur Internet. Dans les documents remis hier à la SEC, Google a en effet dévoilé les détails de sa vente
d’actions qui aura lieu certainement cet été.Même si le nombre d’actions et leur prix sont encore inconnus, la start-up de Mountain View compte lever au moins 2,7 milliards de dollars dans une des deux Bourses de New York (NYSE ou Nasdaq). La transaction débutera
par une vente aux enchères en ligne ouverte aux boursicoteurs américains. Ils devront auparavant ouvrir un compte auprès des deux banquiers mandatés pour gérer l’introduction : Credit Suisse First Boston et Morgan Stanley. Ce processus a
l’avantage de mettre sur un pied d’égalité les grands investisseurs et les petits porteurs, mais exclut les petits investisseurs étrangers.C’est à la fin de ces enchères que Google décidera du prix de l’action pour l’introduction en Bourse et les distribuera aux plus offrants.

Un guide du propriétaire pour mettre en garde les actionnaires

Les patrons de Google n’ont toutefois pas lintention de se laisser dicter la conduite de leur entreprise par la Bourse. Ainsi, les droits de vote des actions proposées à la vente (catégorie A) sont dix fois moindre que ceux des titres
possédés par les fondateurs (catégorie B).Dans le ‘ guide d’utilisation ‘, destiné aux investisseurs potentiels, qui accompagne le document officiel pour la SEC, les fondateurs de Google expliquent leur choix de cette ‘ double ‘ structure de vote.
‘ Il sera plus difficile à une partie adverse de prendre le contrôle ou d’influencer Google […] Les nouveaux investisseurs partageront la croissance de Google mais auront moins d’influence sur ses décisions
stratégiques que dans d’autres entreprises cotées ‘,
explique Larry Page, l’un des deux co-fondateurs. Une décision qui n’a évidemment pas la faveur des analystes de Wall Street en raison des abus possibles.Compte tenu de la structure du droit de vote, du processus d’introduction et du fonctionnement interne de l’entreprise, qui continuera à investir lourdement dans la recherche et le développement, avec chaque employé
consacrant 20 % de son temps à des projets personnels par exemple, les fondateurs ont aussi averti la communauté financière des risques encourus à investir dans Google. Et notamment, sur celui de voir le cours de l’action virer à la
baisse lors de l’introduction ou à la suite de décisions ‘ inusuelles ‘.En plus de garder le contrôle de leur entreprise, les fondateurs ont également insisté sur leur volonté de conserver l’éthique actuelle de Google qui se résume à ‘ ne pas être un démon ‘ et
‘ faire du monde un meilleur endroit ‘ pour vivre. Tout un programme !A lire aussi :
‘ Google dévoile enfin ses chiffres ‘

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Jean-Baptiste Su (depuis la Silicon Valley)