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Google parcourt les capitales européennes pour discuter du droit à l’oubli

Entouré d’une dizaine d’experts, le groupe américain organise des réunions publiques pour trouver les règles qui lui permettront de faire le tri dans les nombreuses demandes de retrait de liens. Mais cette démarche est d’ores et déjà critiquée.

Madrid, Rome, Paris, Varsovie, Berlin, Londres, Bruxelles. Non, il ne s’agit pas des étapes d’un voyage organisé, mais de la tournée européenne que Google et son comité d’experts entament aujourd’hui à propos du droit à l’oubli. Depuis que la Cour de justice de l’Union européenne a obligé les moteurs de recherche d’appliquer ce principe, Google croule sous les demandes de retrait de liens sans réellement savoir selon quelles règles il faut les supprimer. Sur son site, le géant du web indique avoir été saisi de demande de retraits concernant des casiers judiciaires, des photos gênantes, du harcèlement en ligne et des injures, des allégations datant de dizaines d’années, d’articles de presse négatifs.

Afin de trouver un équilibre « entre le droit des personnes à l’oubli et le droit à l’information du public » Google s’est entouré de dix experts en la matière, dont Jimmy Wales, fondateur de Wikimedia, Sylvie Kauffmann, directrice de la rédaction du Monde, José-Luis Pinar, ancien directeur de l’agence espagnole de protection des données ou encore l’ancienne ministre allemande de la justice Sabine Leutheusser-Schnarrenberger. Ensemble, cette petite troupe est censée auditionner des personnes et des organisations présélectionnées, dans le but de trouver des réponses à cette épineuse question. La première session a démarré ce matin, 9 septembre, à Madrid. La dernière aura lieu le 4 novembre à Bruxelles. Toutes les réunions sont diffusé en direct et pourront être visionné par la suite, sur le site de Google.

La Cnil refuse de participer à une opération de communication

Toutefois, le principe même de cette tournée fait déjà débat. Certains détracteurs y voient avant tout un exercice de communication du géant américain. C’est le cas, entre autres, de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil), qui explique avoir été conviée à ces réunions mais a décliné l’invitation. « La Cnil ne prend pas part à ces discussions. L’objet du tour est de faire de la communication et nous n’avons pas de raison d’être présents », a indiqué une porte-parole auprès de l’AFP, tout en soulignant que l’autorité « continuait le dialogue » avec Google.

Le formulaire de demande de retrait de lien de Google est en ligne depuis le 30 mai. Depuis, le groupe indique avoir reçu à la date du 18 juillet un total de 91.000 demandes en Europe, soit 328.000 URL. Par la suite, il a reçu quelque 1.000 demandes par jour en moyenne sur le continent.

Lire aussi:

Droit à l’oubli : Google exagère ou c’est nous ?, le 25/09/2014

Wikipedia : le droit à l’oubli est une « censure de l’information véridique », le 06/08/2014
Droit à l’oubli : Google se plaint du casse-tête que lui a imposé l’Europe, le 05/08/2014

Source:

Le site du comité consultatif de Google

 

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Gilbert Kallenborn, avec AFP