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Google n’abandonne pas les robots, ils devront juste être… utiles

Après l’échec de sa division dédiée, le géant américain s’appuie désormais sur son labo X pour tenter d’innover en la matière. A grand renfort d’intelligence artificielle.

La revente de Boston Dynamics à Softbank au mois de juin dernier pouvait sonner comme un point final à l’aventure robotique de Google. Un échec relaté dans un article au vitriol par Bloomberg, rappelant que la firme avait racheté ces dernières années les plus belles pépites du secteur sans rien parvenir à en faire.
Pourtant, le même jour, Google réaffirmait des ambitions dans ce domaine par la voix de Hans Peter Brondmo, un Norvégien, ancien de Nokia, et en charge actuellement de la robotique au sein du labo X. Son maître mot semble être un pragmatisme adapté à la nouvelle stratégie maison : l’intelligence artificielle avant tout, au coeur de tout. Il présente ainsi sa vision dans un texte publié sur le blog de X.

Des robots pour des applications utiles

Hans Peter Brondmo rappelle que développer des robots n’est pas une fin en soi. Encore faut-il qu’ils soient au service de l’homme. Qu’est-ce qu’ils peuvent nous apporter ? Quels problèmes peuvent-ils résoudre ? « Notre objectif, c’est de trouver les moyens de développer des produits avec des clients bien définis et des applications réelles », résume-t-il.
Dans cette optique, on peut considérer que Google développe déjà des robots très ambitieux, même si on ne les identifie pas comme tels. C’est le cas de la voiture autonome de la filiale Waymo, du projet de drones de livraison Wing et d’énergie éolienne Makani.

C’est un peu l’exact inverse d’un robot comme Pepper, qui a d’abord été conçu pour la recherche et à qui Softbank Robotics a trouvé ensuite des applications dans le secteur des services puisqu’il est actuellement essentiellement utilisé comme hôte d’accueil dans des magasins, des concessionnaires ou des lieux publics.

Le robot Pepper au Japon
YOSHIKAZU TSUNO / AFP – Le robot Pepper est également utilisé au Japon dans les boutiques Nescafé.

L’intelligence artificielle au secours de la robotique

Pour rappel, Andy Rubin crée la division robotique de Google baptisée Replicant – ce n’est pas une blague – en 2013. Il préside au rachat de neuf sociétés, puis s’en va au bout d’un an, laissant Replicant en déshérence. En 2015, Google refond une partie des start-ups acquises dans le labo X et revend les autres. Depuis, Brondmo a fait le tri dans ce qui restait et pouvait déboucher sur des applications.

Sa démarche repose sur une collaboration étroite avec l’équipe de Google Brain. Il pense que seule l’intelligence artificielle, et en particulier l’apprentissage automatique, est capable de faire évoluer plus rapidement la robotique. L’idée est de faire progresser les robots à partir de leurs propres expériences partagées, de démonstrations humaines mais aussi de simulations en ligne permettant d’accumuler énormément de data et dont les acquis seraient presque immédiatement transposables dans le monde réel.

« X est l’un des rares endroits au monde où des ingénieurs hardware et logiciels, ainsi que des experts de l’apprentissage automatique de réputation mondiale, travaillent côte à côte avec un accès à des ressources de calcul virtuelles et illimitées », s’enorgueillit  Hans Peter Brondmo. « Et nous avons sur place un laboratoire unique de bras de manipulations conçus pour la recherche en machine learning » ajoute-t-il.

Google ne veut pas se fermer de portes et envisage de creuser aussi bien la conception de produits très spécialisés comme des drones pour livrer uniquement des médicaments, et du matériel avec un très large éventail d’applications.

Le rêve de parvenir un jour à mettre au point des robots humanoïdes aussi performants que dans un film de science-fiction n’est pas abandonné. Mais il pourrait bien prendre plusieurs dizaines d’années. En attendant, Google a décidé d’avancer de façon pragmatique et à pas feutrés.

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Amélie Charnay