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Google lance une pétition contre les éditeurs de presse allemands

Une loi fédérale pourrait obliger Google à reverser des commissions aux éditeurs de presse. Pour la repousser, le moteur de recherche s’est lancé dans une vaste campagne de lobbying.

L’empire Google contre-attaque. Le moteur de recherche a démarré, ce mardi 27 novembre 2012, une vaste opération de lobbying en Allemagne, pour contrer un projet de loi qui vise à mieux protéger la propriété intellectuelle des éditeurs de presse sur Internet. Baptisé « Leistungsschutzrecht », ce texte de loi va être examiné jeudi prochain par les parlementaires allemands. Il reconnaît aux éditeurs le droit exclusif de publier sur Internet des articles de presse à des fins commerciales et oblige les portails de recherche à leur reverser des commissions.

Des slogans et des messages vidéo

Evidemment, le géant américain n’apprécie pas du tout cette initiative légale. Acculé par l’échéance parlementaire, il a décidé de sortir le grand jeu. Il a mis en ligne un « site d’information » dans lequel il regroupe tous les arguments qui plaident contre cette loi. Une dizaine de « faits » y sont listés. Exemples : « Il n’y pas de publicité sur Google News », « Chaque éditeur peut décider s’il souhaite être référencé par Google News ou non », « En 2003, la cour constitutionnelle a donné le droit aux moteurs de recherche d’afficher des petits bouts d’articles », etc.   

Surtout, Google souhaite impliquer les internautes dans cette démarche. Il interpelle directement ses utilisateurs, à coup de messages vidéo et de slogans tels que « Toi aussi, tu veux pouvoir trouver à l’avenir ce que tu cherches ? Défends TON réseau ! » Un formulaire permet de manifester son mécontentement face à cette loi et, éventuellement, de le diffuser au travers des réseaux sociaux. « La plupart des citoyens n’ont encore jamais entendu parler de cette proposition de loi (…) bien que celle-ci pourrait concerner tous les internautes en Allemagne », a expliqué dans un communiqué le patron de Google Allemagne, Stefan Tweraser. D’après lui, cette loi entraînerait une diminution de l’offre d’informations proposée aux citoyens, et une hausse des coûts pour les entreprises.

Google fait front avec des dizaines d’autres acteurs

Google n’est pas le seul à être contre cette loi. Un collectif baptisé IGEL regroupe une centaine d’acteurs qui ne veulent pas de ce texte. Parmi eux : l’association Creative Commons, les hackers du Chaos Computer Club, mais aussi des sites de presse alternatifs et des journalistes. Le syndicat professionnel Bitkom – l’équivalent du Syntec numérique – ne se montre pas très positif non plus.

Il avait notamment accusé le gouvernement de faire « cavalier seul » en envoyant un message erroné aux acteurs de l’internet et aux investisseurs qui pourraient y voir une mise à l’index des services en ligne en Allemagne. Parmi les défenseurs du texte, il y a surtout les grands groupes de presse allemands comme Axel Springer et Bertelsmann, regroupés dans l’association professionnelle BDZV.

En France, les éditeurs de presse sont également en conflit avec Google. Le gouvernement n’exclue pas la création d’une loi sur le partage de revenus si aucun accord n’est trouvé entre les deux partis.

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Gilbert Kallenborn, avec AFP