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Google gobe Motorola

Le géant de la recherche sur Internet délaisse le virtuel pour entrer dans le monde du matériel… et rachète Motorola Mobility pour 8,7 milliards d’euros.

Un regard sur l’évolution mondiale des ventes de smartphones permet de s’en rendre compte : Android est imbattable ! Selon le cabinet Gartner, 43 % des téléphones mobiles vendus ce deuxième trimestre dans le monde fonctionnent avec le système d’exploitation de Google. Contre 17 % un an plus tôt. Que peut faire la concurrence ? Se gargariser de ses innovations “ jamais vues ailleurs ” comme Microsoft avec Windows Phone 7 ? Perdu ! Le système d’exploitation du géant du logiciel ne totalise plus que 1,6 % des ventes au deuxième trimestre… bien moins qu’au premier ! Déconfiture aussi pour RIM et son BlackBerry. Quant à Nokia, le grand partenaire de Microsoft, la chute de son système Symbian est carrément abyssale.A regarder les courbes de vente, le monde de la mobilité et de l’informatique de demain se lit aisément : un gigantesque robot vert, une fringante Pomme et quelques outsiders se partageant les miettes. Comment donc stopper cette vague verte ?Chez Google, on a des idées sur le sujet, comme nous vous le rapportions la semaine passée (voir notre n° 696 p. 8) : la concurrence combat sur le front des brevets. L’annonce le 15 août par Larry Page du rachat du département mobilité de Motorola pour 8,7 milliards d’euros se comprend aisément vu sous cet angle. Car Google n’avait pas un passé très glorieux en tant que vendeur de matériel : le Nexus One, fabriqué par HTC, avait été un échec. Pourquoi donc mettre plus du quart de sa trésorerie dans le rachat d’un fabricant de matériel ?

Des réservoirs à brevets très convoités

La réponse provient sans doute du portefeuille de brevets de Motorola. Acteur historique de la mobilité, l’entreprise détient 17 000 brevets touchant aux technologies sans fil. De quoi enfin se défendre contre les coalitions regroupant, entre autres, Microsoft et Apple qui attaquent tous azimuts après avoir racheté des réservoirs à brevets, comme ceux de Novell et de Nortel. Mais au-delà ? Google affirme ne pas vouloir empêcher la concurrence. Android restera un système libre. La Bourse n’a pas validé la stratégie de Google, faisant reculer le cours de l’action après l’annonce. Mais il ne faut pas s’y tromper : les fabricants de mobiles ayant fait le pari d’Android ont vu leurs actions grimper dans la foulée. Et les dirigeants de Samsung, Sony Ericsson et LG félicitent Google pour s’être mis en capacité de défendre Android et son écosystème.Pour les utilisateurs, les possibilités de collaboration des départements des recherche et développement laissent entrevoir de belles innovations. D’autant qu’en plus de son savoir-faire dans la mobilité, Motorola est très présent dans le domaine de la télé connectée, avec la production de décodeurs. Un domaine qui intéresse Google après le semi-échec du lancement de Google TV.Même teintée du bleu de Motorola, l’informatique moderne a de plus en plus l’aspect d’un grand robot vert…

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Stéphane Viossat