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GNX fait ses premiers pas sous haute surveillance

La place de marché de Carrefour est entrée en production au premier trimestre 2001. Le réapprovisionnement automatisé est en phase pilote.

Carrefour s’engage fermement dans la voie du B to B. ” Il s’agit d’accroître nos capacités de vente “, synthétise Jeremy Hollows, directeur des systèmes d’information du groupe. Le géant de la distribution avait annoncé, en février 2000, la mise sur orbite d’une place de marché internationale, GlobalNetExchange (GNX), en association avec Coles Myer, Kroger, Metro, Oracle, Sears, Sainsbury’s et PPR. Carrefour effectue désormais le raccordement effectif de son système d’information à cette plate-forme d’échanges électroniques de nouvelle génération. La phase pilote a débuté en août 2000. Les tests sont en cours avec plusieurs partenaires commerciaux, la nouvelle infrastructure entrant en production au premier trimestre 2001.Les conditions se mettent peu à peu en place pour que cette stratégie à l’échelle planétaire réussisse. Pour Jeremy Hollows, le premier problème à résoudre porte sur le catalogue de produits. Carrefour gère plus de vingt mille fournisseurs, soit plus de deux cent mille références. Cette base de données, malgré les mises à jour, peut apparaître en décalage avec les fournisseurs (pour le prix et la description, par exemple), ce qui crée des problèmes, notamment lors de la facturation. Ces difficultés se retrouvent à l’échelle internationale, chez tous les distributeurs. Carrefour soutient donc le projet d’un référentiel mondial décrivant l’ensemble des produits, et compréhensible par tous les acteurs du secteur quelle que soit leur nationalité. Ce référentiel devrait être synchronisé avec les catalogues déployés dans le monde par des places de marché comme Transora ou CPGmarket, par des fournisseurs de contenu ou des structures d’achat comme celles de WallMart et de HomeDepot. Un prototype, défini par UCCnet selon ebXML, fonctionne déjà de façon satisfaisante aux États-Unis. Les mécanismes de ce référentiel devraient être disponibles cette année. Toutefois, les contenus n’arriveront que progressivement, il ne devrait donc être réellement opérationnel qu’en 2002.

Savoir rester simple

Parallèlement, le réapprovisionnement automatisé fera ses premiers pas. “Nous essayons de réduire le coût de livraison d’un produit en rayon”, explique Jeremy Hollows. Les outils collaboratifs B to B marquent un important changement dans la manière de travailler avec ses fournisseurs. “Nous devons arriver à leur communiquer nos prévisions et nos plans marketing afin que le réapprovisionnement dans les rayons soit automatisé. Un fournisseur ne devrait plus stocker par crainte de ne pas pouvoir satisfaire son distributeur “, ajoute Jeremy Hollows. Le réapprovisionnement optimal des rayons concernera d’abord les fournisseurs comme Kimberly Clark (Kleenex et Huggies) ou Henkel (détergents) avec lesquels des tests pilotes ont démarré. En ce qui concerne la technologie, GNX s’appuie sur Oracle Exchange Software, que complètent d’autres produits comme celui de Manugistics, chargé de la gestion collaborative de la chaîne logistique. Un hub B to B – remplaçant les échanges EDI – s’appuie sur Oracle et Cyclone Software. Carrefour a fait le choix de Sun pour le matériel ; de Java et d’Oracle pour le logiciel. “Nous ne recherchons pas la meilleure technologie en permanence. Il faut garder cela simple”, précise le responsable.

Relation de confiance

La montée en puissance du B to B met aussi la pression sur les réseaux. “Après avoir bâti notre infrastructure interne, nous passons à la coordination des échanges avec nos partenaires. C’est un challenge”, souligne Bruno Derossi, directeur de l’architecture et de la technologie du groupe Carrefour. Il ajoute : “La supervision des flux B to B est stratégique. Nous ne devons pas perdre de messages lors de la connexion à GNX. Nous devons assurer la traçabilité et garantir la confidentialité.”La confiance devient, en effet, primordiale. “Des connexions EDI point à point on passe à des connexions entre n partenaires. Comment être sûr qu’une facture ou une commande est arrivée ? De plus, alors qu’en EDI très peu de messages sont échangés, avec XML, on constatera un accroissement des échanges”, souligne Bruno Derossi. La sécurisation de ces derniers nécessite le déploiement d’une PKI afin de distribuer des certificats de sécurité, un annuaire enregistrant les partenaires. Bruno Derossi suit de près les temps de transmission des flux et la gestion des exceptions dans les échanges. Enfin, la montée en puissance de GNX oblige à reconsidérer les solutions de continuité de service 24 heures sur 24. Carrefour vise ainsi le Global load balancing entre les passerelles d’accès au hub B to B.

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Jean-Pierre Blettner