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Glass, Wing et Loon : Google revient sur les échecs fructueux de son « labo secret »

Usine à viser les étoiles, le Google[x] s’attaque à des défis colossaux en cherchant une approche originale. La certitude de trouver un chemin ardu et de commettre beaucoup d’erreurs, mais aussi de changer les choses.

Manière de communication tout autant que façon de fonctionner, d’apprendre de ses erreurs et de continuer à avancer. Alors que le Google[x] a désormais cinq ans, Astro Teller, son directeur, est revenu à l’occasion du SXSW sur l’importance des ratés de ce lieu particulier.
Un lieu où le x ne marque pas l’entrée d’un laboratoire, mais plutôt d’une « usine à décrocher la lune » – une moonshot factory, comme Larry Page et Astro Teller se sont accordés pour l’appeler. Et l’aspect « usine » a son importance, pour rappeler que les applications doivent être concrètes, pratiques et qu’elles doivent générer des revenus pour que Google continue à miser au pot.
Viser les étoiles pour « améliorer l’existant par un facteur 10 et non pas de manière incrémentale », selon les propos d’Astro Teller, confiés à BackChannel sur Medium. Voilà qui implique évidemment parfois de rater sa cible ou même de se tromper en chemin.

Des lunettes sur-exposées

Les Glass sont évidemment le plus bel exemple d’un raté communicationnel. « Nous avons pris une très bonne décision et une décision pas si bonne que ça », lâchait pendant le SXSW, le patron de Google[x]. « La décision géniale a été le programme Explorer », continue Astro Teller, Eric de son prénom de naissance. « Ce que nous avons moins réussi c’est de permettre et même d’une certaine manière d’encourager la sur-exposition de ce programme. » Une sur-médiatisation qui, selon lui, a contribué à faire penser que les Glass étaient un produit finalisé.

Battre de l’aile

Mais tous les ratés n’ont pas enflammé l’imaginaire public et l’espace médiatique. Le projet Wing également est un échec en l’état. L’aile volante autonome, destinée à livrer des paquets sans intervention humaine – en réaction au projet d’Amazon, semble clouée au sol pour un moment encore… Originellement prévue pour entrer en fonction en 2015, Wing est de retour sur la planche à dessin pour une refondation.

Ballons et chaussettes

Tête en l’air également mais bien plus avancé, les ballons d’altitude du projet Loon semblent aller mieux maintenant. D’autant que Google a désormais l’appui des chercheurs du Cnes. Et pourtant, Loon a failli se dégonfler comme un vieux ballon de baudruche. A en croire Astro Teller, les ballons avaient tendance à se mettre à fuir une fois atteint une certaine altitude. La solution est assez mystérieuse, il a en effet fallu que l’équipe étudie le moelleux des chaussettes des chercheurs pour résoudre le problème. Pourquoi ? Le patron de Google[x] ne le dit pas mais « il se trouve que cela avait son importance », semble-t-il s’amuser.

Le devoir de faire des erreurs

« On réalise une tonne de progrès en commettant une tonne d’erreurs », avance Astro Teller. Se référant aux premiers déboires des voitures autonomes de Google, il rappelle que les descendants de ces véhicules sans conducteur parcourent désormais des milliers de kilomètres dans les rues des villes quotidiennement afin d’être confrontés à un problème. « L’objectif n’est pas de faire en sorte d’éviter les rayures et les bosses. Le but est de s’assurer qu’on apprend de ces accidents de parcours ».

A lire aussi :
Google arrête la commercialisation des Glass et revoit son projet
– 15/01/2015

Sources :
TechCrunch

BackChannel

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Pierre Fontaine