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Gestion logistique : l’exécution prime sur la planification

Les outils de gestion d’entrepôt ou de transport souffrent moins de la conjoncture que ceux de planification. Plus faciles à appréhender, ils répondent mieux aux besoins des entreprises dont la visibilité est réduite.

Il y a encore quelques mois, lorsqu’on évoquait la gestion logistique (Supply Chain Management), on parlait essentiellement des outils de planification (Advanced Planning System). Ces solutions puissantes volaient alors la vedette aux outils d’exécution, comme les progiciels de gestion d’entrepôt ou de transport. Aujourd’hui pourtant, le marché semble se rééquilibrer : le cabinet AMR Research a ainsi constaté qu’en 2001 les ventes de licences d’outils d’exécution ont crû de 23 % en Europe, contre seulement 9 % pour les outils de planification. Induit par la conjoncture, ce mouvement s’explique autant par un regain d’intérêt pour les outils d’exécution que par la relative désaffection pour les outils de planning. Tant dans leurs investissements que dans leurs opérations, les entreprises doivent faire face à une situation extrêmement instable, aussi fluctuante à court terme qu’incertaine à moyen terme.Les sociétés investissent désormais à coup sûr, c’est-à-dire avec un retour sur investissement clairement établi et, surtout, rapide. Exit, donc, les grands projets stratégiques à plusieurs millions d’euros. “La planification nécessite de revoir les rôles, un modèle d’organisation. Il faut manipuler des informations : c’est plus abstrait et plus complexe. L’exécution est plus facile à appréhender, car il s’agit d’optimiser une organisation existante”, souligne Joseph Roussel, directeur au cabinet PRTM.

Il faut adapter les opérations à l’instabilité du marché

Longs, coûteux, complexes et incertains, les projets de planification ressemblent à des pièges. Les directions les évitent d’autant plus volontiers qu’ils ne sont pas forcément indispensables. On peut continuer de planifier son activité avec les moyens du bord. Mais on ne peut se passer d’un outil de gestion des commandes. C’est pourquoi, en comparaison, les projets touchant l’exécution, vitaux et mieux définis, rencontrent plus de succès. Ces projets ne concernent d’ailleurs pas tant l’achat de nouvelles licences que l’optimisation de l’existant. “On ne peut plus se contenter de quelque chose de moyen”, résume Emma Jouvente, directrice commerciale de l’éditeur spécialisé Catalyst. Les entreprises sont obligées d’adapter la marche de leurs opérations non seulement aux exigences de leurs clients, mais aussi à l’instabilité du marché. Or, les outils de planification, tant par leurs délais de mise en ?”uvre que par la durée de leurs cycles opérationnels, sont mal adaptés à cette situation. “La planification fonctionne très bien en période lissée. Toutefois, elle atteint ses limites dans des périodes comme celle d’aujourd’hui. D’autant qu’on ne possède pas d’historique similaire pour alimenter les modèles”, explique Michel Rousseau, consultant spécialisé en gestion logistique.Sans pour autant minimiser l’importance d’une vision à long terme des activités, les entreprises cherchent donc surtout à être plus efficaces et plus réactives au quotidien. Emergent ainsi de nouvelles fonctionnalités tels la reconnaissance vocale et les systèmes d’alerte, et de nouveaux concepts ?” comme la gestion des événements (SCEM). Ils permettront de gagner quelques précieuses minutes dans l’entrepôt ou de réduire les stocks de sécurité. “De visibilité, le maître mot va devenir contrôle”, prédit la directrice commerciale de Catalyst.

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Jean-Baptiste Dupin