Passer au contenu

Gestion de contenu : le logiciel libre séduit par sa simplicité

La mise en place d’une solution de gestion de contenu en code source libre ne requière pas forcément d’expertise pointue en développement.

Les atouts du logiciel libre sont bien connus : coût réduit par rapport aux solutions commerciales, fiabilité éprouvée, flexibilité grâce à l’ouverture du code et indépendance vis-à-vis des éditeurs. Mais ces outils traînent aussi une réputation de complexité. On leur reproche de requérir des compétences pointues pour les mettre en ?”uvre. Les solutions de publication et de gestion de contenu Zope (acronyme de Z Object Publishing Environment) et Spip (acronyme de Système de publication pour l’internet) semblent échapper à ce grief. Didier Georgieff, qui a mis en place le système d’information du Bas-Rhin (SIT 67) pour le compte des services de l’Etat sous l’autorité du préfet, vante, au contraire, la simplicité de Zope. “Je ne suis pas un développeur professionnel, explique-t-il. Mais nous avons réussi, avec Thierry Barthélemy, à monter la première version du site en interne.” Même son de cloche chez Stéphane Le Roy, directeur technique de l’agence de communication BDDP & Tequila Interactive. Il a retenu un autre logiciel libre, Spip, pour organiser la diffusion des documents au sein de l’intranet de sa société. Ces deux logiciels, choisis en partie pour des critères financiers, ont séduit par leur facilité d’approche.

Des composants plug and play

L’argument n’allait pas forcément de soi pour la plate-forme de publication Zope. Elle se situe, en effet, entre le serveur d’applications et l’outil de gestion de contenu. Cette approche ouverte, a priori un handicap pour la facilité de prise en main, est toutefois compensée par la richesse de son catalogue de composants ?” le site officiel de la plate-forme, www.zope.org, en recense cinq cents ?” et la facilité d’assemblage. “Dans Zope, la réutilisation de composants est déjà une réalité : c’est du plug and play “, note, un brin railleur, Didier Georgieff. Pour créer un espace de travail partagé, il s’est ainsi appuyé sur un module développé par un organisme européen, qui a été francisé et personnalisé.L’approche plus packagée de Spip apparaît comme un avantage en termes de rapidité de mise en service. Cet outil, bâti suite à un développement spécifique en PHP pour les besoins du site Uzine, a par la suite été retenu par d’autres sites ?” notamment celui du Monde diplomatique. C’est finalement la souplesse d’évolution qui a convaincu BDDP & Tequila Interactive de trancher en faveur de Spip plutôt que de Zope. Alors que le premier a été développé en Python, le second bénéficie de l’audience de PHP dans la communauté des développeurs. “Les ressources sont nombreuses et simples à trouver, argumente Stéphane Le Roy. De plus, le code de Spip nous a semblé clair, intelligible et facile à faire évoluer.” Ils ont ainsi procédé à quelques enrichissements, comme une couche d’abstraction dans le langage de requêtes pour s’affranchir de la base de données MySQL, sur laquelle s’appuie Spip. Si leur développement est retenu, les prochaines versions de Spip s’ouvriront à d’autres bases de données relationnelles.Chacun dans son genre, Zope et Spip ont su convaincre de leur simplicité. Les deux logiciels ont toutefois d’autres arguments à faire valoir. Condition indispensable à tout système de gestion de contenu, ils opèrent une distinction entre présentation, traitement et contenu. Zope se distingue également par son approche objet et la base documentaire ZODB (pour Zope Object Database) qu’il embarque. “Le mapping relationnel objet est extrêmement fort”, indique Didier Georgieff. Cette approche objet garantit une souplesse et, au besoin, une bonne montée en charge. Ce dernier point a aussi été considéré par Stéphane Le Roy. Il note avec satisfaction que “six des dix plus grands sites français tournent sur PHP”. La menace de saturation ne guette toutefois pas ces deux sites. L’intranet de BDDP & Tequila Interactive ne sert que soixante utilisateurs. Quant au site de la préfecture alsacienne, il ne compte, pour l’heure, qu’une centaine de contributeurs et autant de visites par jour. Néanmoins, ces deux projets n’en sont qu’au stade du démarrage. Et l’expérience prouve que ce type de projet prend vite de l’envergure.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Olivier Roberget