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Gauthier Bourret (CHU de Dijon) : ‘ Près de 40 années/homme pour bâtir le dossier patient et l’urbanisation ‘

Pour faciliter la mise en ?”uvre de l’informatisation du dossier patient, le CHU de Dijon urbanise son système d’information. Et travaille sur l’accompagnement au changement.

Le centre hospitalier universitaire (CHU) de Dijon ?” mille sept cents lits et près de six mille agents ?” a décidé d’urbaniser son système d’information hospitalier (SIH). Objectif : accueillir le dossier
patient, les applications existantes et les nouveaux applicatifs. Pour ce faire, la direction des systèmes d’information, de l’informatique et des réseaux (DSIIR), confiée à Michel Bitouzé, a choisi un système d’intégration d’applications
(Enterprise Application Integration) et deux partenaires, Sopra et Cosmobay. Le CHU devient ainsi le premier établissement hospitalier à mettre en ?”uvre une solution standard d’EAI. Le directeur informatique, Gauthier
Bourret, décrypte la méthodologie choisie. Sans oublier les actions d’accompagnement au changement.01 Informatique : Vous avez décidé d’urbaniser votre système d’information hospitalier et de le faire évoluer. Dans quel contexte vous êtes-vous engagé dans ce processus ?Gauthier Bourret : Le ‘ Projet d’établissement 2000-2004 ‘ du CHU de Dijon prévoit de regrouper les disciplines médicales, chirurgicales et médico-techniques, et de
développer des réseaux de soins pour une meilleure coopération interétablissements. L’alignement du système d’information aux futurs besoins du CHU et des divers acteurs concernés a donc été incontournable. Actuellement, notre priorité consiste à
poursuivre le recentrage du système d’information sur le dossier patient.Quelle est précisément votre mission ?La DSIIR devra garantir la fiabilité et la robustesse du système informatique de l’établissement, améliorer sa communication interne et externe, optimiser sa sécurité et en accroître les performances. En élaborant ce projet
d’urbanisation, le CHU de Dijon a finalement anticipé le programme de réforme et de modernisation Hôpital 2007. Une fois urbanisé et rationalisé, le système d’information pourra d’autant mieux accueillir, dans le dossier patient, les informations
utilisées par tous les acteurs participant aux soins.Comment avez-vous procédé à l’urbanisation du système d’information ?Nous l’avons mis en place progressivement, dans le cadre d’un schéma directeur qui décline les projets dans une logique pluriannuelle. La cartographie des niveaux fonctionnels, applicatifs et techniques a permis d’avoir une vision
claire de l’existant et d’arrêter les axes prioritaires d’évolution du système informatique. Dans un premier temps, nous avons restructuré et sécurisé le réseau. Puis nous avons installé un système de sauvegarde centralisée, avec deux automates de
sauvegarde et une architecture de supervision Patrol, de l’éditeur BMC. Enfin, nous avons déployé une architecture à haute disponibilité ?” une grappe de gros serveurs Superdome de HP. Celle-ci hébergera les applications centrales
administratives et médicales.Comment évaluez-vous la durée de ces projets ?Le projet d’intégration des applications concerne l’ensemble des domaines applicatifs de l’établissement : l’informatique administrative (gestion des patients, achats, finances), logistique (ambulances, archives, etc.),
médicale (unités de soins) et médico-technique (blocs opératoires, laboratoires, imagerie, etc.). Etalée sur quatre ans, la charge globale du projet d’EAI et de l’informatisation du dossier patient représente une quarantaine d’années/homme environ
 ?” dont trente années/homme pour le dossier patient. Ces grands programmes impliquent systématiquement les utilisateurs et des actions d’accompagnement au changement.Quels partenaires vous aident à déployer vos solutions ?Le centre hospitalier universitaire de Dijon a retenu la solution de l’éditeur Axway, filiale de Sopra, et Cosmobay comme assistant à la maîtrise d’ouvrage. Les premières interfaces vont bientôt être opérationnelles sur la solution
Axway Integration Platform (XIP). Quant au projet du dossier patient informatisé ?” qui intègre également la gestion des blocs opératoires, de l’anesthésiologie et le circuit du médicament ?”, il s’appuie sur les solutions
DxCare, de Medasys, Blocet Pharma, de Computer Engineering, ainsi que sur Opesim, de la société Dragger Clinical.Quelles équipes informatique et médicale assureront la mise en ?”uvre de ces chantiers ?Nous avons recruté une dizaine de référents centraux, notamment parmi les infirmières, les médecins et les secrétaires médicales. Intégrés à l’équipe informatique en place, ils devront assurer les paramétrages, les tests et la
validation des logiciels du projet dossier patient, ainsi que l’assistance au démarrage et la formation des utilisateurs finaux. La charge importante de ces chantiers informatiques nécessite une augmentation des effectifs de la DSIIR, composée
aujourd’hui de trente-cinq personnes. Par exemple, le CHU ne dispose en interne que d’un seul spécialiste en solution EAI.Combien de personnes faudra-t-il former ?L’échéancier du projet dossier patient prévoit, pour les années 2004 et 2005, un transfert de compétences pour environ trois mille agents. La majorité d’entre eux seront formés à plusieurs modules applicatifs. Près de six mille six
cents stagiaires seront répartis dans les huit cent cinquante sessions de formation prévues à cet effet.

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Clarisse Burger