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Gare aux médicaments achetés sur Internet

La multiplication des sites vendant des médicaments inquiète les pouvoirs publics. Les acheteurs courent un risque non seulement pénal, mais aussi sanitaire.

La vente illicite de médicaments sur le Web ne date pas d’hier. Son activité croissante avait d’ailleurs fait l’objet d’un rapport
l’année dernière, au niveau international. Aujourd’hui, c’est à l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), l’ex-agence du médicament, de tirer la
sonnette d’alarme.Sans donner de chiffres précis, l’agence s’inquiète de l’augmentation des sites vendant des produits pharmacologiques, parfois sous couvert de compléments alimentaires. Ces sites opèrent la plupart du temps depuis l’étranger, passant au
travers du filet de la sécurité sanitaire nationale. Parmi les médicaments les plus exposés sur le Web, on retrouve bien sûr les tranquillisants, les stéroïdes ou les stimulants sexuels. En France, la vente en ligne n’est pas autorisée pour les
produits nécessitant une ordonnance.Dans une
mise en garde qu’elle vient de publier, l’Afssaps énumère les risques encourus par les acheteurs, à commencer par celui de l’automédication. Toute prise de médicament sans avis
médical peut en effet s’avérer dangereuse et d’autant plus lorsque les contre-indications ne sont pas jointes au produit, comme c’est souvent le cas sur Internet.

Des produits sans principe actif

La contrefaçon fait également légion chez ces revendeurs. Au pire, ces faux médicaments peuvent contenir des substances dangereuses pour la santé. Au mieux, ce sont en fait des placebos sans principe actif. ‘ Du
faux Tamiflu a par exemple été vendu sur Internet, alors qu’il ne contenait pas de principe actif ‘,
illustre Stéphane Lange, en charge du dossier à l’Afssaps. Rappelons aussi que les acheteurs de ces faux médicaments
tombent, de fait, sous le coup de la loi contre la contrefaçon.Reste les médicaments officiels commercialisés légalement à l’étranger, mais non autorisés en France, comme la mélatonine. ‘ Dans ce cas, le risque est tout aussi important : si nous ne les avons pas
autorisés, c’est qu’il y avait de bonnes raisons ‘,
tranche Stéphane Lange. Les critères d’autorisation portent entre autres sur le contenu même du produit, mais aussi sur la qualité de ses circuits de fabrication et de
distribution, qui peuvent le déteriorer.Au-delà de la mise en garde, lAfssaps reconnaît ne pas pouvoir faire grand-chose de concret pour lutter contre la vente illégale sur Internet, très complexe à cerner : ‘ Nous cherchons à sensibiliser le
public au maximum et nous transmettons certains cas à la justice ‘.

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Julie de Meslon