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Galop d’essai pour les First Tuesday de la biotech

L’association Gobitwin, organisatrice de ces rencontres symboles de la grande époque des start-up, applique le concept aux sciences de la vie. Résultat mitigé.

“C’est faux de dire que les biotechs ne souffrent pas de la conjoncture. Ici aussi la bulle a éclaté. Les valorisations sont à la baisse. Et en tant qu’investisseur, nous sommes de plus en plus sélectifs, au niveau des “due diligence” [examen des comptes, ndlr], par exemple”, relate Bernard Mizandjan, directeur des investissements en sciences de la vie chez 3i France. De tels propos auraient pu plomber l’ambiance des Gobitwin Biotech. Cette manifestation, calquée sur les First Tuesday de la belle époque high-tech, s’est tenue au c?”ur du 8e arrondissement de Paris, le 29 mai dernier. Elle a pour objectif de réunir analystes, entrepreneurs et financiers du monde des sciences de la vie. À en croire les premiers intéressés, les sciences de la vie restent un secteur phare pour le capital-risque. Même si, chez 3i, on déplore le niveau de valorisation, le portefeuille mondial des biotechs reste substantiel à 625 millions d’euros. De même, alors que le capital-risqueur britannique dégraissait 20 % de ses effectifs en automne dernier, les spécialistes des sciences de la vie étaient les seuls à ne pas être touchés.

Sur leur réserve

Quant à Auriga Partners, elle devrait lever d’ici à la fin du mois un fonds de 120 à 150 millions d’euros, dont la moitié serait consacrée aux biotechs. Des discours plein d’espoir pour les entrepreneurs qui ont du mal à ficeler leurs projets. Ainsi, Emmanuel Sala, cofondateur d’Euroscience, recherche 0,8 million d’euros pour lancer son logiciel d’aide au diagnostic. “Nous avons frappé à la porte du conseil régional d’Île-de-France, tenté les tremplins Aventis, et démarché des capital-riqueurs”, énumère le fondateur, qui espère bien trouver cette fois chaussure à son pied. Entre un verre de sangria, et un petit gâteau sec, les langues se délient. Pour certain, il est urgent de trouver des fonds, comme le confie Michel Barbelanne, responsable opérationnel de MAT, une biotech travaillant sur les anticorps :“Nous sommes à court d’argent. Nous ne pouvons pas passer en production. Comme les investisseurs français ne semblent pas pressés, nous avons donc établi plusieurs contacts aux États-Unis.”Si chaque entrepreneur présent est là pour trouver des fonds, bizarrement les capital-risqueurs ne semblent pas vouloir en donner. “Je suis ici bien plus pour alimenter mon réseau que pour trouver de nouveaux dossiers. Les projets intéressants vous parviennent toujours par des voies parallèles. De cette façon, jai découvert Actelion, une biotech spécialisée dans les désordres cardiovasculaires”, indique Denis Lucquin, associé et spécialiste des sciences de la vie chez Partners.Donc, pas question de parler affaires. Les 70 invités qui se sont succédé au long de la soirée étaient là pour établir le contact. Prochain rendez-vous : le 25 septembre.

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Hélène Puel et Agathe Remoué