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Gaïa, nouveau télescope européen, va cartographier la Voie Lactée en 3D

Lancé ce matin à Kourou par l’agence spatiale européenne, Gaïa est le télescope le plus sensible au monde. Il va permettre de constituer un véritable catalogue d’étoiles en 3D.

Lancement réussi. Après avoir été interdit de décollage une première fois en octobre dernier à cause d’un problème technique, le télescope spatial européen Gaïa vient d’être mis sur orbite ce matin à 10h12 par une fusée Soyouz. L’ambition de ce satellite est de cartographier la Voie Lactée en 3D pour mieux comprendre son origine et son évolution.

Ce télescope à la pointe de la technologie a été conçu à Toulouse par la société Astrium pour le compte de l’Agence spatiale européenne (ESA). Selon Astrium, c’est le télescope le plus sensible jamais réalisé. Sa particularité est en effet d’être équipé d’un appareil photo numérique hors norme.

Un capteur capable de distinguer un cheveu

Il est d’une précision extrême. Une centaine de capteurs de détection de lumière assemblés les uns aux autres constitue le plus grand plan focal jamais fabriqué (près d’un milliard de pixels sur une surface de 0,38 m²).

Et grâce à deux télescopes combinés l’un à l’autre, il est capable de détecter des étoiles 400 000 fois plus petites que celles que l’homme peut distinguer à l’œil nu. Gaïa devrait même pouvoir distinguer un cheveu à 700 kilomètres de distance. Les étoiles vont donc être localisées avec une marge d’erreur infime.

Le miroir, pièce essentielle à son bon fonctionnement – rappelons-nous des déboires de Hubble -,  a été entièrement réalisé en carbure de silicium, un matériau léger et résistant à la déformation sous fortes contraintes thermiques. Jusqu’à moins 110 degrés en l’occurence dans l’espace. Et un bouclier de 10 mètres de large protège les instruments du rayonnement solaire. Enfin, une sonde employant une propulsion à gaz devrait lui assurer une grande stabilité.

50 Go de données stockées et envoyées chaque jour durant cinq ans

« La mission Gaïa devrait permettre la découverte de centaines de milliers d’objets célestes inconnus, y compris des planètes extrasolaires et des étoiles avortées », précise Astrium dans un communiqué. Des dizaines de milliers d’astéroïdes supplémentaires devraient également être détectés.

Durant les cinq années que vont durer sa mission, l’antenne de Gaïa va mesurer des centaines d’étoiles sans interruption. Avec pour conséquence d’envoyer chaque jour plus de 50 Go de données sur terre. Au final, les chercheurs devraient disposer d’un péta-octet de données.

 « Gaïa, ce sont les yeux de l’Univers », a déclaré Eric Béranger, CEO d’Astrium Satellites. On attend donc avec hâte les premiers clichés. Hipparcos, le prédécesseur de Gaïa lancé en 1989, avait fait faire des progrès fulgurants à l’astronomie.

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Amélie Charnay