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freesbee se brade à LibertySurf

LibertySurf avale son concurrent freesbee et ses 110000 abonnés pour 145 millions de francs. Cette acquisition à bas prix permet au FAI de se doter de services pour professionnels et d’attaquer Wanadoo sur son coeur de métier.

Depuis plusieurs semaines, les rumeurs allaient bon train sur un éventuel rachat de LibertySurf. Mais la filiale du groupe Arnault et du britannique Kingfischer (35 % du capital chacun) crée finalement la surprise en absorbant le FAI indépendant freesbee. L’opération, qui s’élève à un peu plus de 22 millions d’euros, s’opère en totalité par échange d’actions.Avec ce rachat, LibertySurf conforte sa place de numéro deux du marché français des fournisseurs d’accès derrière Wanadoo, mais devant des acteurs comme AOL France, Club-Internet ou Free. Avec les 110 000 comptes actifs d’abonnés de freesbee, LibertySurf revendique désormais 2,5 millions d’abonnés en Europe, dont 800 000 actifs.Autre objectif de LibertySurf : profiter de cette nouvelle base de clients pour augmenter son activité d’opérateur télécoms, plus rentable que celle de l’accès à Internet. freebee lui apporte un volume de 45 millions de minutes téléphoniques (chiffres de septembre 2000).

LibertySurf veut se doter d’une offre professionnelle

LibertySurf profitera aussi de l’offre professionnelle développée par freesbee. ” Ce métier n’est pas réellement différent du nôtre, estime le directeur de la stratégie et du développement de LibertySurf, Christophe Parcot. Cette offre est sensiblement équivalente à celle destinée au grand public : accès, hébergement et gestion de mails.”Reste que les services développés par freesbee sont encore embryonnaires. Il est donc difficile d’estimer les chances de LibertySurf sur le marché professionnel. Pour le FAI, c’est néanmoins l’occasion de “gagner six mois de développement et, surtout, de se rapprocher un peu plus de Wanadoo, en nombre d’abonnés ou en termes de gammes de services destinées aux entreprises”, affirme Christophe Parcot.L’opération n’aura pas coûté très cher à LibertySurf qui ne cède que 1,8 % de son capital et qui achète à bon prix les abonnés de freesbee.” C’est une bonne affaire, affirme Christophe Parcot. Plus les leaders ont de la valeur, plus ceux qui n’ont pas atteint une masse critique sont dévalorisés. “ Ainsi, le montant du rachat de freesbee se fait à une valeur inférieure à celle de sa capitalisation de février dernier (163 millions de francs). Par la suite, la start-up avait peiné face à ses concurrents, ne gagnant qu’un peu plus de 10 000 abonnés en neuf mois.

“LibertySurf n’est pas à vendre”

A l’annonce du rachat, Pierre Besnainou, PDG de LibertySurf, a réitéré sa volonté de ne pas vendre sa société. Il est vrai en effet que la chute boursière de l’opérateur ne le placerait pas en position de force dans le cadre d’une éventuelle fusion. Toutefois, un partenariat industriel avec un opérateur télécoms ou un groupe de médias serait toujours à l’étude a précisé Pierre Besnainou.En pleine tourmente boursière, LibertySurf semble faire feu de tout bois pour convaincre le marché de son dynamisme. Il y a quelques jours, tout en ouvrant son portail WAP, Pierre Besnainou a par ailleurs indiqué que son groupe envisageait de devenir un opérateur mobile virtuel en louant des réseaux aux opérateurs UMTS.Autre axe de développement : un service de télévision interactive prévu pour le mois de novembre. LibertySurf utilisera pour cela la technologie Netgem, et vise de 5 000 à 10 000 abonnés. Là encore, promis juré, les frais de développement et de mise en place du service seront minimes.

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Frantz Grenier et Antonin Billet (avec Reuters)