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Free Mobile veut rentrer dans l’accord de mutualisation SFR/Bouygues

Le trublion des télécoms a demandé à SFR et Bouygues de pouvoir utiliser ses fréquences sur leur futur réseau mutualisé. A défaut, il menace d’aller en justice.

Nouveau coup de poker de la part de Free Mobile. L’opérateur a fait part de manière officielle qu’il souhaitait faire partie de l’accord de mutualisation des antennes-relais qui se négocie actuellement entre SFR et Bouygues Télécom. En effet, le directeur général du groupe Iliad, maison mère de Free, Maxime Lombardini, a écrit aux opérateurs Bouygues Telecom et SFR pour leur demander d’accueillir ses fréquences sur les réseaux mobiles qu’ils prévoient de partager, ont indiqué Les Echos hier soir, mercredi 27 novembre. « Un accord entre deux des trois opérateurs de réseaux mobiles historiques qui ne prévoirait pas l’accueil du quatrième opérateur nous semblerait être un facteur de déstabilisation majeur », a écrit M. Lombardini à Jean-Yves Charlier et Olivier Roussat, les PDG de ses deux concurrents, dans un courrier mis en ligne sur le site du quotidien économique. « Nous souhaiterions donc recevoir de votre part, avant l’achèvement de vos discussions, une proposition raisonnable d’accueil des fréquences de Free Mobile en RAN sharing sur le réseau que vous envisagez de mutualiser », a-t-il ajouté.

Dans le cas contraire, M. Lombardini ne cache pas ses intentions d’aller en justice. « Un tel accord pourrait être juridiquement critiquable », explique-t-il dans la lettre, dont il a envoyé une copie à l’Autorité de la concurrence et à l’Autorité des télécoms (Arcep). Bouygues Telecom et SFR ont annoncé en juillet leur intention de « conclure avant la fin de l’année cet accord stratégique » qui leur donnerait « les moyens de figurer parmi les acteurs incontournables de la modernisation de l’économie numérique en France ». La mutualisation d’une partie des réseaux envisagée par le deuxième (SFR) et troisième opérateur français (Bouygues Telecom) « serait comparable à des dispositifs du même type déjà mis en œuvre dans d’autres pays européens », avaient-ils souligné.

Loup dans la bergerie

Nul doute que cette lettre doit mettre en rage les directions de SFR et Bouygues Télécom. Ces deux opérateurs ont le plus souffert de l’arrivée de Free et sa stratégie « low cost ». Pour se refaire une santé financière, ils ont échafaudé cet accord de mutualisation, qui doit leur permettre de réduire leurs coûts. Ils misent également beaucoup sur la 4G, qui leur permet d’augmenter leurs marges. Intégrer Free dans une mutualisation des antennes-relais reviendrait pour eux à faire rentrer – à nouveau – le loup dans la bergerie. Pour Free, en revanche, ce serait une aubaine. Le trublion des télécoms est passablement en retard au niveau du déploiement de la 4G. Une mutualisation avec SFR et Bouygues lui permettrait de gagner un temps précieux.

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Gilbert Kallenborn, avec AFP