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Free gonflé à bloc avant le décollage de la fibre optique

La maison-mère de Free a présenté mercredi ses résultats financiers pour 2007. La société passe le cap du milliard d’euros de chiffre d’affaires. Elle vise 4 millions d’abonnés en 2010.

C’est dans un ‘ marché plus normal et plus simple ‘ du fait de la concentration, selon les termes du fondateur d’Iliad Xavier Niel, que la société a présenté ses résultats pour
l’année 2007, mercredi 12 mars. Et les responsables d’Iliad n’étaient pas peu fiers d’annoncer avoir, pour la première fois, franchi le cap du milliard d’euros de chiffre d’affaires. A 1,212 milliard, c’est une progression de
29,7 % qui a été enregistrée par la maison-mère de Free (pour un bénéfice proche de 150 millions).Une tendance qu’elle compte bien faire durer en se basant sur les piliers habituels : une croissance et des développements essentiellement internes, la pérennité de la marque Free et la rentabilité de l’abonné.
‘ Free est la seule marque qui a survécu à la consolidation du secteur. Il y avait Wanadoo, maintenant on a Orange, peut-être qu’on parlera de Rouge ou de Bleu dans quelques années ‘, a ironisé Xavier
Niel. Une manière de relativiser aussi la croissance de Neuf Telecom devenu
Neuf Cegetel, acquéreur successivement de Cegetel, AOL, Club-Internet, Erenis, éventuellement candidat à l’achat de Alice, et qui
a fait état cette semaine de 3,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires et de 3,2 millions de clients haut débit.

Des projets dans le WiMAX, les mobiles et la fibre optique

Pour 2007, Free revendique, lui, 2 904 millions d’abonnés, soit 626 000 de plus qu’en 2006. La part des clients en dégroupage a pris quinze points et atteint 81,5 %. Le prochain objectif :
4 millions d’abonnés en 2010, dont 84 % dégroupés. ‘ Le dégroupage reste le c?”ur de notre stratégie, a expliqué Xavier Niel. Les abonnés dégroupés sont plus rentables et plus
fidèles. ‘
Iliad table sur 2 200 répartiteurs dégroupés fin 2008.Mais l’un des grands objectifs reste celui de la fibre optique. Iliad prévoit un milliard d’euros d’investissements en la matière d’ici à 2012, pour le raccordement de 4 millions de foyers. A titre de comparaison, la même
somme a été dépensée sur les cinq dernières années pour l’ADSL. Sur les autres fronts, les choses sont un peu moins précises.Candidat à l’obtention de la quatrième licence mobile 3G, Iliad attend encore la décision des pouvoirs publics. Un décret doit être publié, mais après un débat parlementaire déjà repoussé plusieurs fois. ‘ Le
processus nous mène au mieux à fin 2008 ou début 2009 ‘
. Quant à la licence WiMAX (achetée à Altitude Telecom en novembre 2005), l’opérateur s’en tient pour l’heure à un test en cours dans le
XVe arrondissement de Paris. Même s’il se dit favorable à l’idée, Iliad est aussi resté évasif sur le projet d’un abonnement à Internet ‘ social ‘, comme comptent en proposer plusieurs villes, dont récemment
Paris, avec Neuf Cegetel. ‘ Nous avons regardé la proposition de l’Opac de Paris, mais le
cahier des charges était très contraignant et il prévoyait une obligation de mutualiser l’accès ‘,
note Xavier Niel.Pour l’heure, Iliad refuse en effet de faire du partage de réseau sur les données, pour des raisons de sécurité de l’abonné. Et de prendre pour exemple les mesures antipiraterie du rapport Olivennes, qui doivent figurer dans une future
loi : si un tiers profite de la connexion d’un abonné pour commettre des actes de contrefaçon, c’est l’adresse IP du client Free qui sera repérée et l’abonnement du freenaute qui sera suspendu, alors qu’il n’y est pour rien. Pour un FAI qui
fonde sa stratégie sur l’abonné, justement, cela peut faire mauvais genre.

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Arnaud Devillard