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Free épinglé pour ses brochures mensongères sur la fibre optique

Dans des documents envoyés à des syndics, le FAI mentionnait que le raccordement des immeubles à la fibre optique était obligatoire.

Si, à l’occasion de la prochaine assemblée générale de votre copropriété, votre syndic vous explique, en toute bonne foi, que votre immeuble doit être obligatoirement raccordé à la fibre optique, c’est peut-être parce qu’il aura reçu
l’une des 2 350 brochures publicitaires que Free a adressées à la profession. Des documents plus vrais que nature, sur lesquels était même apposé le logo de la Mairie de Paris. Des documents pour lesquels le FAI a finalement été condamné
le 4 juillet dernier par la cour d’appel de Paris.Selon l’AFP, qui s’est procuré cette décision de justice, Free a huit jours pour envoyer un démenti aux destinataires concernés, sous astreinte de 10 000 euros par jour de retard. Le FAI devra par ailleurs payer
5 000 euros de dommages et intérêts à France Télécom. L’opérateur historique l’avait assigné sur ce dossier au début du mois de mai devant le tribunal de commerce de Paris.On peut se demander pourquoi un FAI comme Free prend aujourd’hui de telles aises avec les règles de base d’une communication sincère et transparente. Tout d’abord parce que, d’un point de vue judiciaire, le jeu, c’est-à-dire la
manipulation, en vaut la chandelle. Ce ne sont pas, en effet, quelques milliers d’euros qui déséquilibreront les comptes de la maison mère, le groupe Iliad.

Free comptait lancer son offre en juin

Par ailleurs, bien que le projet de déploiement de la fibre optique de Free accuse déjà du retard par rapport
au lancement prévu initialement pour le mois de juin, les investissements annoncés par le FAI sur ce nouveau marché (plus d’un milliard d’euros d’ici à 2012) valent sans doute
qu’il s’affranchisse de certaines règles.Pour les opérateurs télécoms et les FAI, la fibre optique pour les particuliers représente la nouvelle ruée vers l’or numérique, même si le marché n’en est qu’à ses prémices aujourd’hui. En clair, une fois qu’un immeuble sera raccordé à
la fibre optique par le biais de tel ou tel opérateur, les dés seront peut-être jetés pour un moment.De son côté,
le président de l’Arcep, Paul Champsaur, exprimait récemment dans un entretien au quotidien Les Echos son souhait que ‘ le premier
opérateur qui investit dans un immeuble garantisse aux autres l’accès de sa fibre ‘.
Objectif : éviter la mise en place de monopoles de fait. Mais, à l’heure actuelle, rien n’est encore acquis sur ce point.

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Philippe Crouzillacq