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Frédéric Pérès (Chambre de commerce et de l’industrie de Bayonne)

‘ Les technologies sont là, mais les chefs d’entreprise ne sont pas informés correctement. ‘

Pour le compte de la CCI de Bayonne, Frédéric Pérès, informaticien de 40 ans, sillonne le Pays basque pour inciter les PME à un meilleur usage de l’informatique et d’Internet. Décision informatique : Début 2004, la CCI de Bayonne a réalisé une étude sur l’utilisation d’Internet dans les entreprises du Pays basque. Quel bilan en tirez-vous ?


Frédéric Pérès : Nous avons interrogé 5 000 sociétés, soit la moitié des entreprises du Pays basque. L’objectif était de recueillir suffisamment d’informations pour mener à bien un plan d’accompagnement
baptisé Entreprises numériques 2010. Nous avons constaté qu’il n’y a pas de retard en termes de haut-débit et que nous sommes dans la moyenne nationale [à l’époque, 40 % des entreprises équipées, NDLR].


En revanche, l’usage qui est fait des TIC est encore insuffisant et 70 % des entreprises sondées demandent à être conseillées sur leur SI. En fait, les technologies sont là, mais les chefs d’entreprise ne sont pas informés
correctement.Quelles sont les raisons de ce déficit d’informations ?


Les technologies évoluent très vite. Quelqu’un qui n’a pas suivi de formation depuis dix ans est souvent dépassé. Mon rôle de chargé de mission e-business est d’apporter un regard extérieur qui fait souvent défaut et de rapprocher
l’offre et la demande. Mon travail consiste à mettre en place des rendez-vous gratuits auprès des chefs d’entreprise et à les conseiller sur leur SI. Mon discours se doit d’être organisationnel et pas uniquement technique afin de ne pas rebuter mon
interlocuteur.


Parallèlement, j’organise des réunions sur des thèmes comme le bureau virtuel, l’e-commerce, le développement d’un intranet, etc. Nous avons déjà rendu visite à environ 150 entreprises et avons réuni quelque 500 personnes
depuis le début de l’année 2005. Quels sont les résultats concrets de votre action ?


Une telle démarche est difficilement quantifiable. Il s’agit de permettre aux entreprises d’être les plus compétitives et les plus réactives possible. Le bilan est plutôt positif puisque 60 % de celles qui sont accompagnées
enclenchent des projets. Certains problèmes, telle la visibilité des sites Internet, sont récurrents. Les chefs d’entreprise se sont entendu dire qu’il fallait s’équiper d’Internet, mais rien n’a été fait pour qu’ils s’assurent une présence sur la
Toile. Comment devient-on chargé de mission e-business à la CCI de Bayonne ?


Je suis titulaire d’un diplôme Miage [maîtrise d’informatique appliquée à la gestion, NDLR]. À la fin de mes études, j’ai travaillé chez EDF où j’ai été amené, entre autres, à faire de la formation. Cette activité
m’a séduit et j’ai alors cherché à m’orienter dans cette voie plutôt que d’aller dans une SSII, qui est le débouché classique pour un ‘ miagiste ‘. En 1992, je suis parti travailler à l’île de la Réunion, d’une part pour la
qualité de vie, mais également parce que ce département d’outre-mer m’est apparu très dynamique dans le domaine des technologies. Sur place, j’ai exercé différentes fonctions : consulting, formation, développement de logiciels, essentiellement
dans le domaine de l’e-business, qui était ma spécialité depuis 1995.


Puis, en 1999, j’ai eu envie de revenir sur mes terres d’origine. J’y ai trouvé alors une motivation différente : celle de participer au développement d’un tissu économique. Après une année de collaboration en tant que consultant
extérieur pour la CCI de Bayonne Pays basque, j’ai été embauché à temps plein.

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Thibault Michel