Passer au contenu

Frédéric Leconte (DSI d’Amadeus France) : ‘ L’organisation de l’entreprise rejoint désormais mes fonctions ‘

Frédéric Leconte voit évoluer sa fonction vers davantage de conseil, auprès des dirigeants, sur un système d’information vraiment productif.

Amadeus occupe 80 % du marché avec son système de réservation de produits de voyages. Comment celui-ci évolue-t-il ?Nous avons lancé un chantier de standardisation de nos produits il y a deux ans. Une démarche entreprise en particulier pour réduire les coûts de production, mais aussi pour accélérer la mise sur le marché des produits développés
par Amadeus International. Il nous reste encore environ un an et demi de travail. Nos logiciels sont nés des besoins des agences de voyages de fédérer les systèmes de réservation des compagnies aériennes. A l’époque, le
‘ ticketing ‘ utilisé était celui d’Air France. Aujourd’hui, nous le rendons international. Mais d’autres transitions sont en cours, comme le passage de X25 à IP pour le réseau et l’adaptation de notre
plate-forme client. Nous avons également installé un portail pour nos clients, appelé Vianeo. Nous en avons confié l’hébergement au prestataire Equant. La SSII SQLi, quant à elle, nous a conseillés sur le framework Interligo ?” qu’elle
propose gratuitement ?” pour le développement du site et le back office. SQLI a ensuite procédé à un transfert de compétences vers nos équipes. Chaque fois que possible, nous recourons à du logiciel libre, comme Tomcat et Apache.La mise en place du PGI de SAP a été l’un de vos grands chantiers en 2000. Où en êtes-vous aujourd’hui ?Le développement a commencé en 1999, et nous avons migré vers une partie du PGI. Nous sommes le produit de la fusion de deux sociétés, donc de deux systèmes d’information différents. Le passage vers SAP, effectué avec l’assistance
d’Unilog, nous a beaucoup aidés à ce moment-là. Néanmoins, par manque de conseil, nous avons construit un système d’information trop proche de notre offre logicielle. De ce fait, il nous est devenu difficile de nous adapter à l’évolution de cette
dernière. Par ailleurs, des données inexactes ont été entrées dans le progiciel. Le manque de cohérence peut générer des erreurs importantes. Nous avons aujourd’hui normalisé la situation, mais cela n’a pas été facile. Enfin, cette année, nous
allons sans doute revoir les workflows SAP pour continuer d’automatiser les processus industriels. La direction générale soutient d’ailleurs ce projet.Lorsqu’on est le DSI d’une PME comme Amadeus, quels outils de gouvernance et de pilotage utilise-t-on ?Je suis responsable informatique dans une PME de trois cent cinquante employés, à la tête d’une équipe de soixante personnes, dont trente-huit pour le développement de produits pour nos clients, et vingt-deux pour le système
d’information interne ­ dix de ces dernières s’occupent plus particulièrement de la production. Une autre direction ‘ support et services aux clients ‘ a la charge de l’exploitation de nos plates-formes
clientes. A mon sens, la gouvernance informatique consiste à montrer à la direction générale que l’argent investi participe à la création de valeur pour l’entreprise, et que nous sommes dans les normes de la profession. C’est pourquoi je cherche de
bons indicateurs et à m’informer sur ce qui se fait ailleurs. Lors de la définition du budget, nous rencontrons beaucoup de monde. Les directions utilisatrices défendent, avec notre soutien, les projets et les budgets devant la direction générale.
Et plus régulièrement, tous les trois mois, nous rencontrons les directions utilisatrices pour montrer ce qui a été fait ou non. Nous leur proposons des projets, des évolutions, etc. De plus, au mois de janvier, Amadeus s’est donné un projet
d’entreprise, intitulé ‘ Tous partenaires ‘, dont l’un des quatre axes comprend la maîtrise des processus. Cela a nettement fait évoluer ma fonction de DSI, qui s’intéresse désormais beaucoup plus à la
manière dont l’entreprise s’organise.De quels moyens disposez-vous pour effectuer votre veille technologique ?Nous avons tous, dans mon équipe, une fonction de veille. Mais je me rends également dans des clubs utilisateurs pour voir d’autres utilisations des technologies. Ainsi, lorsque nous nous penchons sur de nouveaux produits, nous en
regardons plus particulièrement le coût d’exploitation. Et, dans notre cas, avec des clients répartis dans toute la France. De plus, par la nature même d’Amadeus, notre informatique est orientée vers l’offre client. Tout en gardant cet objectif
essentiel en tête, nous aimerions pouvoir optimiser notre temps, de façon à travailler davantage au service des salariés. Mais, pour cela, il faut également motiver les directions clientes. Leur informatique est un peu ce qu’elles en font.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Emmanuelle Delsol