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Frédéric Gastaldo (LDCOM) : ” Fortel va devenir opérateur d’opérateurs “

LDCOM discute avec Marine-Wendel et Towercast (NRJ), les actionnaires de Fortel, un des deux opérateurs nationaux de BLR, pour remplacer UPC, en partance. Frédéric Gastaldo, directeur général des services de LDCOM et président de BLR Services, titulaire de 11 licences régionales de boucle locale radio, évoque l’intérêt que porte sa société à Fortel. L’opération pourrait être bouclée cette semaine.


01 Informatique : Pourquoi LDCOM s’intéresse-t-elle aujourd’hui à Fortel, alors que votre société est déjà aux commandes de BLR Services, opérateur régional ?
Frédéric Gastaldo : On s’y intéresse parce que l’on croit à cette technologie d’accès. A l’époque du concours de beauté pour la boucle locale radio, nous n’avions pas postulé pour des licences nationales. Nous pensions avoir de meilleures chances d’emporter des licences régionales.Avez-vous signifié votre intérêt pour Fortel, ou est-ce que ce sont les autres actionnaires qui vous ont sollicité ?Disons que nous avons été plus réactifs que pro-actifs.Où en sont les négociations à ce jour ?C’est une affaire de jours. Il n’y a pas de point vraiment bloquant. Mais il y a beaucoup de parties qui discutent, donc cela multiplie les diverses relectures de l’accord, par exemple.Quel serait le montage financier ?LDCOM prendrait 50 % de Fortel, soit un peu plus que les 47,5 % d’UPC. Cette différence est due à une augmentation de capital de Fortel. Dans le même temps, Marine-Wendel et Alpha entrent au capital de LDCOM dans le cadre d’une augmentation de capital.Vous évoquez des points de blocage. Est-ce que le fait d’être déjà titulaires de licences régionales ne risque pas de poser problème ? Une telle opération de changement d’actionnaires est soumise à obligation d’informer l’Autorité de régulation des télécommunications. Elle peut toujours ensuite émettre des objections. Notre analyse, c’est qu’il n’y a rien qui s’oppose réglementairement à notre entrée dans le capital de Fortel. Il y a deux entités juridiques, Fortel et BLR Services.Vous parlez de synergies entre Fortel et BLR Services. Ce dernier se définit comme opérateur d’opérateurs. Vous allez changer Fortel de positionnement, initialement axé sur le grand public ?En effet, nous envisageons de donner à Fortel un positionnement comparable à celui de BLR Services. C’est, pour nous, le seul moyen d’être rentable.Ce modèle permet de réduire les montants d’investissement, et de partager les coûts entre les opérateurs d’infrastructures et les opérateurs de services.Justement, Fortel avait annoncé des investissements énormes, de l’ordre de 17 milliards de francs. Vous allez revoir ce chiffre à la baisse ?Les investissements seront en effet significativement très différents. On ne voit pas trop comment on peut investir 17 milliards de francs dans cette technologie. Ce chiffre a été obtenu suivant des hypothèses très agressives de nombre d’antennes par station de base, par exemple. Par contre, nous conservons, comme la licence de Fortel nous y oblige, les engagements en terme de couverture et de services.BLR Services et Fortel suivront le même modèle. Y aura-t-il quand même des différences ?Les opérateurs qui auront besoin d’une offre nationale s’adresseront à Fortel. Par contre, des fournisseurs d’accès Internet locaux pourraient être plus intéressés par le fait de travailler avec un opérateur régional comme BLR Services.Craignez-vous une action juridique des opérateurs qui avaient échoué dans la course aux licences nationales de boucle locale radio ?Notre analyse est qu’il n’y aurait pas de fondement à une telle action. Mais chacun est libre de faire ce quil juge bon pour son entreprise, et si cela passe par une contestation… Si la licence devait être remise en jeu, nous serions en lice. Mais est-ce que ce serait le cas des plaignants ?

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Propos recueillis par Guillaume Deleurence