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Frédéric-Charles Petit (To Luna) : ‘ Sans notre technologie, nous ne serions plus là ‘

Le nouveau venu à la Bourse de Londres a survécu au dégonflement de la bulle grâce à son modèle économique mixte. Son PDG, Frédéric-Charles Petit, fait le point sur son activité d’éditeur de panels.

Hier simple site d’opinions de consommateurs, To Luna établit des panels d’internautes depuis son rachat par Consuvote en 2001. La société, introduite à la Bourse de Londres il y a quelques jours, a développé un modèle économique
mixte. Tout en proposant ses panels aux instituts de sondage, elle a développé sa propre technologie en mode ASP à destination des grands comptes. Rentable depuis 2004, To Luna a enregistré un chiffre d’affaires de 1,069 million de
livres sterling (1,58 million d’euros) sur la même année.01net. : Où en est To Luna aujourd’hui ?


Frédéric-Charles Petit : Nous avons racheté To Luna en mars 2001, alors en liquidation judiciaire. Nous avons choisi d’en exploiter la marque pour notre activité de panel en ligne, car elle était plus connue auprès du
grand public. Quatre ans après, nous avons un panel de 400 000 consommateurs actifs répartis dans dix pays. Nous venons de nous introduire sur la Bourse de Londres.Comment valorise-t-on un panel auprès des investisseurs ?


Pendant le roadshow [présentation de la société aux investisseurs, NDLR] qui a précédé l’introduction en Bourse, nous avons rencontré des professionnels qui ont tout de suite compris la nature de notre activité. Nous
ne faisons pas de l’avis de consommateurs pour faire de l’avis de consommateurs. Nous utilisons notre panel pour proposer à des grands comptes des études et des sondages en ligne. C’est surtout la mixité de notre modèle économique qui a convaincu
les investisseurs.C’est-à-dire ?


Nous avons toujours pensé qu’il fallait fournir des panels mais également des technologies, aux grands comptes comme aux instituts d’études en ligne. Nous voulions distribuer une solution globale. Nous avons développé notre technologie en
interne pendant cinq ans. Nous proposons aujourd’hui une solution de sondage en ligne en mode ASP. Nous avons également développé une offre de voix sur IP pour interroger les consommateurs.Comment expliquez-vous que plusieurs sites d’opinions de consommateurs (comme Dooyoo) aient dû fermer boutique ?


Les modèles économiques étaient alors différents. Lorsque les sites d’opinions de consommateurs ont ouvert en 2000, leurs revenus étaient publicitaires. Ceux-ci étant insuffisants, et des ressources complémentaires ont dû être trouvées.
Les acteurs se sont repositionnés sur le sondage en ligne. Mais, en 2001 ce marché n’était pas mature. La collecte de données (data collection) en ligne n’était pas considérée comme fiable.Et comment analysez-vous le fait que vous ayez survécu ?


Nous avons toujours pensé qu’Internet serait à terme un nouveau canal de collecte de données. Nous étions partis dans une course de fond. Notre double positionnement nous a permis de diversifier nos revenus. Sans notre technologie, nous ne
serions plus là. C’est elle qui nous a apporté nos premiers clients comme Aventis, Pasteur, ou qui nous a ouvert la porte des grands comptes, tels le Crédit foncier ou les Banques populaires. Ces entreprises ont l’habitude de travailler avec leur
propre panel.Vous vous êtes introduit en Bourse à Londres et pas sur Alternext en France, pourquoi ?


Nous nous sommes demandé où était le meilleur endroit pour assurer notre développement. Le marché de la collecte de données est là-bas. Nous allons y ouvrir un bureau et y installer une équipe internationale. Londres est une sorte de hub
pour nous.A quoi va vous servir l’argent que vous avez levé en Bourse ?


Nous avons levé, grâce à une augmentation de capital, un peu moins de 5 millions de livres sterling. To Luna est ainsi valorisée à près de 25 millions de livres sterling. L’argent obtenu va nous permettre d’accélérer le
déploiement de nos panels, de l’ouvrir à de nouveaux pays. Environ 30 % des sondages sont faits par Internet aux Etats-Unis contre 5 % en Europe. Cela nous laisse une marge de progression.

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Propos recueillis par Hélène Puel