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Françoise Gri (IBM) : ‘ L’innovation est au c?”ur de notre stratégie ‘

La patronne de la filiale française explique le succès d’IBM en grande partie par un investissement massif en R&D et une présence mondiale.

L’année 2004 marque non seulement le quatre-vingtième anniversaire de la création de la marque IBM, mais aussi les quatre-vingt-dix ans de sa filiale française. A cette occasion, Françoise Gri, président-directeur général
d’IBM France depuis août 2001, a précisé à 01 Informatique la stratégie du constructeur en matière de recherche et développement.01 Informatique : Quelle place occupe la R&D chez IBM ? Françoise Gri : L’innovation est au c?”ur de notre stratégie. Nous investissons chaque année près de 6 milliards de dollars en recherche et développement, avec plus de 3 000 chercheurs et
ingénieurs, et 8 laboratoires répartis dans 6 pays ! Le but est d’anticiper les besoins du client en concevant aujourd’hui ce dont il aura besoin demain. Notre engagement soutenu en R&D explique notre position de
leader en matière de brevets et constitue un facteur important de l’avance d’IBM sur le plan des solutions informatiques.Les brevets sont aussi une source de revenus…
En effet. Ils génèrent un milliard de dollars en chiffre d’affaires chaque année. Et cela depuis onze ans. Il n’est donc pas étonnant que le reste du marché observe avec beaucoup d’attention et d’envie
notre modèle de management de la propriété intellectuelle. Mais là n’est pas le principal. Les brevets ne sont, à nos yeux, qu’une première étape vers la véritable innovation. Notre succès se mesure avant tout à notre capacité à
utiliser ces inventions pour rapidement délivrer à nos clients des produits et des solutions d’avant-garde. Que représentent les revenus issus de la R&D en pourcentage du chiffre d’affaires d’IBM ? Il est difficile de donner des chiffres. Les innovations de nos laboratoires se traduisent aussi par des améliorations apportées à des produits et services déjà existants. Les utilisateurs peuvent-ils être des acteurs à part entière de cette recherche ?Oui. En 2002, IBM a annoncé la création de On Demand Innovation Services, sa première entité de recherche directement tournée vers les clients. Nos clients ont désormais accès à une équipe de chercheurs
spécialisés dans le conseil de haut niveau. Cela en matière de technologies et de transformation opérationnelle. La nouvelle entité travaille en partenariat avec la division Business Consulting Services d’IBM pour que les
clients bénéficient directement des innovations, des outils et de l’expertise d’IBM Research. Ainsi, les chercheurs d’IBM continuent de développer des technologies, et mettent aussi leur capacité d’innovation, leurs
outils et leur expertise à la disposition de nos clients.Comment les décisions de se lancer dans les nouvelles technologies se prennent-elles ?Nos investissements s’effectuent dans un cadre bien délimité, que nous avons défini dès la création de la division logiciels en 1984 : se positionner au-dessus des systèmes d’exploitation et rester dans le monde de
l’infrastructure. Cette tactique s’est construite par des acquisitions stratégiques ?” Lotus, Tivoli, Rational, Informix ?” et par d’autres acquisitions d’ordre technologique ?” Green
Pasture, Crossworlds, Tarian, Metamerge, Holosofx, etc. ?” afin de compléter notre gamme de produits et de réduire leur mise sur le marché. Si nous sommes aujourd’hui dominants sur le marché de l’infrastructure, c’est
aussi parce que nous suivons une valeur fondamentale : le respect des standards comme J2EE.Comment parvenez-vous à réaliser des économies d’échelle entre des spécialités aussi différentes que l’électronique et le développement logiciel ?Nous pouvons plus facilement amortir nos investissements du fait de notre présence au niveau mondial et de notre taille. IBM est, en effet, l’un des plus grands employeurs privés au monde avec 319 000 collaborateurs
 ?” dont la plupart évoluent dans les services. Ce à quoi vous pouvez ajouter notre écosystème : 45 000 partenaires commerciaux, les nombreux étudiants chercheurs et experts dans leur domaine que nous accueillons, et les
liens avec les universités et les centres de recherche, notamment en Europe. Ce réseau mondial et notre stratégie d’innovation nous permettent d’apporter une palette de technologies et de services globale et différenciée par rapport à
nos concurrents.La taille d’IBM n’est donc pas un inconvénient…
Non. Elle nous permet même d’offrir à nos clients une rapidité d’exécution et de mise en ?”uvre unique sur le marché. Par exemple, pour le déploiement rapide de projets complexes, nous sommes en mesure de mobiliser des
équipes importantes de consultants et d’experts dans le monde entier et de mutualiser les expertises, qu’elles soient technologiques ou sectorielles.

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La rédaction