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François d’Aubert (ministre délégué à la Recherche) : ‘ Une partie des fonds d’assurance vie pourrait être investie dans les entreprises innovantes ‘

A l’occasion de la remise des prix de la 6e édition de concours d’aide à la création d’entreprises innovantes, François d’Aubert, ministre délégué à la Recherche nous explique comment le Gouvernement entend
favoriser l’émergence de sociétés technologiques.

01net. : Comment se porte le concours d’aide à la création d’entreprises innovantes ?François d’Aubert : Le bilan est positif. Depuis le lancement du concours en 1999, 600 entreprises innovantes ont été créées. Et 95 % d’entre elles sont toujours en activité. La 6e
édition marche bien. Nous avons reçu près de 1400 dossiers, très aboutis dans l’ensemble.Si le concours marche aussi bien, n’est-ce pas le signe que les porteurs de projets ne trouvent pas de financement ?Les besoins en fonds d’amorçage [premier stade de financement, bien souvent avant la création de l’entreprise, NDLR] sont criants. L’aide du concours peut être assimilée à du capital d’amorçage. Le concours est
également un label qui permet aux porteurs de projets de compléter plus facilement leurs tours de table ultérieurs auprès d’investisseurs. Pourquoi ne pas créer deux ou trois sessions par an de ce concours afin de le rendre permanent ?Quels sont les autres leviers étudiés ?Il faut obliger les fonds de capital-investissement [qui financent les entreprises plus matures, NDLR] à investir un pourcentage du montant qu’ils gèrent dans l’amorçage. La loi de finances 2004 a mis en place un
certain nombre d’outils comme le
SUIR (société unipersonnelle d’investissement à risque) par exemple, pour inciter les Business Angels à investir. Il faut aller plus loin.L’investissement dans les entreprises innovantes est risqué. Est-ce bien raisonnable de demander aux contribuables de pallier la défaillance des banques ?Certains particuliers préféreraient investir dans les entreprises innovantes, plutôt que de payer l’ISF (Impôt sur la fortune). Il faut les y inciter. Les organismes financiers doivent, quant à eux, encore croire au risque.Comment inciter les grandes entreprises à accroître leurs efforts en R&D ?Les suggestions de FutuRIS (Système français de recherche et d’innovation) sont à creuser. Les entreprises pourraient reverser 1 ou 2 % de leurs impôts sur les sociétés à des laboratoires de recherche publique plutôt qu’à l’Etat.
Ces laboratoires seraient choisis par les entreprises dans le cadre de partenariat public-privé. Nous étudions la faisabilité de ce projet en liaison avec le ministère des Finances.Jusqu’où l’Etat doit-il aller pour soutenir les entreprises innovantes ? Je suis un libéral, mais quand le marché est défaillant, comme c’est le cas en France et peut-être plus globalement en Europe, il faut tout tenter pour faire émerger l’innovation. L’aide publique doit être là sous forme d’incitation
fiscale ou de concours… peu importe.Quelles seront les grandes lignes de la future loi d’orientation pour la recherche ?Nous allons mettre l’accent sur les partenariats entre la recherche publique et la recherche privée, améliorer le financement des projets innovants.

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Propos recueillis par Hélène Puel