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François Bayrou : ‘ Internet va peser sur l’élection présidentielle ‘

Le candidat centriste souhaite créer une dynamique Internet autour de son projet politique. Il commente également les stratégie Web de ses principaux adversaires à l’élection présidentielle.

01net. : Souhaitez-vous faire une campagne à la Howard Dean* ? Et pensez-vous qu’Internet puisse contribuer à ramener des citoyens vers la politique ?


François Bayrou : Oui je le crois. Je pense qu’Internet est un outil essentiel qui va permettre de changer le résultat de cette élection. C’est un lieu de résistance. Un lieu où se forment des réseaux de citoyens libres,
indépendants. Qui se mettent en route et décident de s’entendre pour devenir eux-mêmes plus puissants que les grosses machines électorales qu’ils ont en face d’eux. C’est ce qu’avait montré au début la campagne du démocrate Howard Dean aux
Etats-Unis.


Je suis persuadé qu’en France on peut obtenir le même effet de boule de neige, une mobilisation des consciences. Il y a dans la conception d’Internet quelque chose qui allie un esprit de générosité de partage et de coopération. Et moi
j’aime bien cet esprit coopératif.Aurez-vous le temps de créer cette dynamique autour de votre projet et de votre candidature ?


Le premier tour est dans trois mois et demi. Le second tour est dans quatre mois. C’est largement suffisant pour que les citoyens se mobilisent. On a vu à toutes les élections que ce sont les dernières semaines qui sont les plus utiles et
les plus efficaces. C’est pourquoi, pour moi, et malgré le petit budget qui est le nôtre, la qualité d’un site est très importante. Sur Internet, on n’a pas besoin d’être riche pour être entendu. Ce qu’on dit de juste est plus fort que tous les
messages publicitaires dont on fait l’article à coup d’achat de mots-clés.Que pensez-vous des stratégies Internet de candidats comme Ségolène Royal ou Nicolas Sarkozy ?


Internet est un instrument très puissant où chacun peut contrôler la bonne foi de tel ou tel intervenant. Sur Internet, le pipeau cela ne résiste pas et c’est contre-productif. Par exemple, quand il y a des candidats qui font semblant
d’être des familiers d’Internet alors que, visiblement, ils n’ont jamais promené leurs augustes doigts sur un clavier, cela n’échappe pas aux internautes. Et cette obligation de bonne foi est un des éléments les plus intéressants de la planète
Internet.


Je ne suis pas là pour critiquer Ségolène Royal. Ceci étant dit, vous aurez observé que si l’on nous promettait un ouvrage programmatique fondé sur les contributions des internautes, son site s’est arrêté au deuxième chapitre au
printemps dernier. Quant à la stratégie Internet de Nicolas Sarkozy, c’est une grosse machine, avec de gros moyens et de grosses sociétés de production de nouvelles technologies et d’Internet. Mais je ne crois pas qu’en la matière
‘ gros ‘ soit la qualité principale pour l’élection présidentielle.(*) Un candidat démocrate américain qui en 2004 avait construit une grande partie de sa notoriété sur le Web.

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Propos recueillis par Philippe Crouzillacq