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France Télécom va tester le NGN Transit

On entend souvent dire que France Télécom n’investit plus le moindre centime dans son réseau téléphonique. Il n’en est rien. En 2001, l’opérateur public lancera notamment un projet dit NGN Transit (Next Generation Network), réseau de transit de nouvelle génération.

Certes, France Télécom a déjà réalisé le plus gros du travail. Il s’est doté, au cours de la dernière décennie, d’un réseau téléphonique entièrement numérique et supervisé. Ce réseau est donc moderne et performant, puisqu’il affiche un taux de réussite des appels de 99,8 %. Il a également été enrichi de différents services de réseau intelligent, comme les numéros d’accueil, les services de réseaux privés virtuels vocaux, et, plus récemment, les services Autorappel, Top Message, blocage des appels malveillants et Service 3000 (activation et désactivation de services par simple commande vocale). Avantage : pour leur mise en ?”uvre, ces services de réseau intelligent n’exigent aucune modification des quelque 900 commutateurs composant aujourd’hui le réseau téléphonique de l’opérateur public.Mais pas question de s’arrêter en si bon chemin. “Nous devons poursuivre notre modernisation, explique François Ravel, directeur chez France Télécom Longue Distance, en charge des nouvelles technologies de transit. Nous devons augmenter nos capacités de transit, car le trafic continue de croître régulièrement. Nous devons aussi poursuivre la réduction de nos coûts et proposer sans cesse de nouveaux services, créateurs de valeur.”Pour réduire ses coûts, l’opérateur public continuera donc de diminuer progressivement le nombre de ses commutateurs, sans renouveler systématiquement les systèmes existants.De nouveaux services de réseau intelligent seront mis en place, comme la portabilité des numéros ou le service @llo Internet Call Waiting, qui permettra d’être alerté des appels téléphoniques entrants en cours de consultation Internet, puis de les prendre sans couper la cession Internet.Mais s’il est un projet d’avenir, qui est appelé à occuper une place centrale, c’est bien le projet NGN Transit, car il permettrait de satisfaire les trois objectifs : augmenter les capacités de transit, réduire les coûts encore davantage et fournir une nouvelle gamme de services multimédias que le RTC conventionnel ne permet pas de produire.Ce projet consiste à tester une nouvelle architecture séparant les niveaux d’exploitation : le niveau de transport d’une part, et le niveau de contrôle des connexions (établissement des appels), de mise en ?”uvre des services, et de gestion des ressources associées à ces services, d’autre part.Cette séparation, chère aux constructeurs les plus avant-gardistes, faciliterait l’intégration de la voix, des données et du multimédia sur un seul et même réseau de paquets IP ou ATM. Elle permettrait également d’augmenter la capacité du réseau de transit. A terme, elle permettrait une mise en ?”uvre plus rapide et une gestion plus flexible des services. Elle faciliterait l’évolution des services vers le multimédia.Pour cette expérimentation, plusieurs équipementiers ont déjà été évalués, mais une sélection n’a pas encore été réalisée.Les tests proprement dits devraient démarrer, dans le courant de second semestre 2001, sur une petite partie du réseau de transit. Moyennant l’installation d’un certain nombre de passerelles, ils consisteront à faire passer du trafic téléphonique sur un réseau de paquets (ATM dans un premier temps, IP à terme).“Nous n’avons pas le couteau sous la gorge, précise François Ravel, d’autant que ces nouvelles architectures, leurs protocoles et leurs interfaces sont encore loin d’être stabilisées. Nous voulons seulement préparer une transition, permettre l’évolution de notre réseau en fonction des nécessités de renouvellement des matériels, et éviter d’adopter trop tôt des solutions non pérennes.”L’expérimentation NGN Transit, en tout cas, intéresse également au plus haut point France Télécom Mobiles, car elle permettrait d’améliorer linterconnexion fixe-mobile.

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Jean-Claude Streicher