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France Télécom se fait payer par Google grâce un « rapport de force global »

Interrogé sur BFM Business, Stéphane Richard, PDG de l’opérateur, explique comment le groupe français a réussi à négocier un accord de monétisation du trafic avec le géant du Web.

Ce mercredi 16 janvier 2013, Stéphane Richard a donné une petite leçon d’économie à Xavier Niel. Interrogé sur BFM Business, Le PDG d’Orange France Télécom a révélé que Google verse à l’opérateur une certaine somme pour faire passer le trafic qu’il génère sur les réseaux de l’opérateur historique. M. Richard a refusé de communiquer le montant versé, mais « la proportion du trafic géré par Google, poussé sur nos réseaux, et qui fait l’objet d’une monétisation, c’est de l’ordre de 50%. C’est considérable », a-t-il souligné. Toutefois, cela ne représenterait pas forcément « des centaines de millions d’euros » de recettes pour France Télécom.

Si l’opérateur arrive à faire payer Google, c’est pour une raison simple : la taille du groupe français permet de créer un rapport de force. « Oui, il y a un rapport de force global. C’est aussi ce qui fait l’intérêt d’avoir une taille critique dans le monde », a affirmé M. Richard, ajoutant : « Il y a des zones dans lesquelles Google ne peut pas se passer de nous, par exemple en Afrique. Ils ne peuvent pas nous dire, “j’ai besoin de vous en Afrique, mais allez-vous faire voir en Europe, je me débrouillerai autrement”. »

Free a juste fait « un coup d’com »

Cette stratégie fait toute la différence avec Free qui, lui, n’arrive pas à négocier un accord de monétisation avec le géant du Web et qui a essayé d’instaurer un rapport de force en bloquant la publicité en ligne, source principale de revenus pour Google. Une action que Stéphane Richard a jugée inutile, voire contre-productive. « C’est bien joli de bloquer la publicité sur Internet, ça gêne Google mais ça gêne beaucoup d’autre monde aussi », explique-t-il en ajoutant : « Il faut se méfier des coups d’com. Et je pense que l’affaire de Free, c’est un peu un coup d’com, tout à fait habile, comme d’habitude, mais un coup de com tout de même ». Par ailleurs, Stéphane Richard estime que l’action de Free n’avait « rien inversé du tout » et qu’il avait retiré son « truc » après quelques jours.

D’autres personnes ne sont pas de cet avis. Fleur Pellerin, ministre déléguée à l’économie numérique, et Bruno Lasserre, président de l’Autorité de la concurrence, avaient estimé ces derniers jours que l’action de Free a permis de poser « la bonne question ». Le gouvernement compte, éventuellement, légiférer sur ce point, dans le cadre de la neutralité du net.

Ci-dessous, l’intégralité de l’interview de Stéphane Richard sur BMF Business :

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Gilbert Kallenborn, avec AFP et BFM Business