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France Télécom obligé d’être fair-play avec ses concurrents ADSL

Le conseil de la concurrence veut casser le monopole naissant de France Télécom sur le haut débit. Il lui interdit la distribution des packs ADSL Wanadoo dans ses agences tant qu’il n’aura pas assurer à tous les FAI les mêmes conditions techniques de déploiement.

Le conseil de la concurrence est bien décidé à ne pas laisser France Télécom s’approprier le marché de l’ADSL.Saisi par T-Online en novembre 2001, le conseil a rendu son avis hier, et prend plusieurs décisions à l’encontre de l’opérateur historique.La plus visible pour le grand public est certainement l’interdiction de distribuer les pack ADSL eXtense de Wanadoo, dans les 650 agences France Télécom. Pour se procurer le pack, les internautes devront contacter directement Wanadoo ou se rendre chez un distributeur (boutiques informatiques, grands magasins spécialisés, etc.).Mais cette interdiction n’est que temporaire. Le conseil de la concurrence ne l’a décidé que dans le but de faire pression sur France Télécom.

Favoritisme à l’égard de Wanadoo

En effet, la principale plainte de T-Online, appuyé par les autres fournisseurs d’accès à Internet, est surtout d’obtenir de France Télécom les mêmes conditions pour l’activation d’une ligne que celles qui sont faites à Wanadoo.Aujourd’hui, selon le conseil de la concurrence, il ne faut en moyenne que quatre jours pour relier à l’ADSL un abonné à Wanadoo, contre un minimum de dix jours pour les autres FAI.Pour ouvrir la ligne ADSL d’un nouvel abonné, un fournisseur d’accès à Internet doit tout d’abord vérifier auprès de France Télécom si c’est possible techniquement, et ensuite, demander l’ouverture effective de la ligne.Or, Wanadoo profiterait de ses relations privilégiées avec France Télécom, en terme de moyens techniques et d’informations, ce qui permettrait d’accélérer l’ouverture de la ligne.Les autres FAI affirment même que les informations dont ils disposent ne seraient pas à jour ou fausses. Ainsi, le manque de fraîcheur des données aurait amené Club Internet, filiale de T-Online, à refuser par erreur des abonnements ADSL sur Nîmes.Plus généralement, le conseil de la concurrence a conclu que les moyens mis à disposition par France Télécom n’étaient de toutes les façons pas suffisants pour traiter efficacement des demandes massives.

Quatre mois pour traiter tout le monde à égalité

Or, comme le marché de l’ADSL explose depuis quelques mois avec 15 à 20 000 nouveaux abonnés par semaine selon le conseil, cela reviendrait à bloquer le développement des autres FAI, et laisser France Télécom s’approprier le marché.Aussi, le conseil ordonne à France Télécom de mettre à la disposition de tous les fournisseur d’accès un serveur Internet permettant de vérifier et d’activer la ligne de leurs futurs clients. Et il donne quatre mois à ce dernier pour s’exécuter.Lorsque le système sera mis en place et qu’au moins deux fournisseur d’accès à Internet y auront adhéré, Wanadoo pourra à nouveau profiter de la puissance commerciale du réseau d’agences France Télécom.Si T-Online s’est bien entendu réjoui de la sentence du conseil, France Télécom indique de son côté que ce serveur Internet n’existe nulle part au monde. L’opérateur a dix jours pour annoncer s’il fait appel ou non de la décision.Mais les choses ne s’arrêteront pas là puisque Tiscali a également déposé une plainte auprès du conseil de la concurrence, toujours au sujet de l’ADSL. Et mi-mars, France Télécom est convoquée par la Commission européenne pour s’expliquer sur ses pratiques autour du pack eXtense.

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Karine Solovieff