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France Télécom, les bons résultats valent-ils la dette ?

L’opérateur historique français présente des comptes 2000 en bonne progression, tant pour le chiffre d’affaires (+ 23,7 %) que pour les bénéfices (+ 32,2 %). Une seule stratégie pour 2001 : diminuer la dette.

Les résultats 2000 de France Télécom ont été conformes aux attentes. Le chiffre d’affaires progresse de 23,7 % à 33,8 milliards d’euros (221,5 milliards de francs), et le bénéfice net augmente de 32,2 % à 3,6 milliards d’euros (23,6 milliards de francs).Bons résultats donc, conformes à une année 2000 exceptionnelle pour la croissance du marché, mais également pour la croissance externe de l’opérateur. C’est sur ce dernier point, et notamment l’endettement consécutif au rachat d’Orange pour 40 milliards d’euros, que la situation de France Télécom peut inquiéter les investisseurs.En effet, la dette de l’opérateur se porte à 61 milliards d’euros (400 milliards de francs) pour l’année 2000, soit près de deux fois le chiffre d’affaires et dix-sept fois le bénéfice. Le risque pour France Télécom est donc d’apparaître aux yeux des analystes comme fragilisé par une dette trop lourde pour mener à bien son développement.

Réduire la dette de moitié en 2001

Le groupe est revenu sur ses projets de réduction accélérée de la dette qui l’aurait conduit à réaliser certains actifs dans des conditions de marché défavorables pour préférer un désendettement plus progressif. La dette s’allégera donc de 20 à 30 milliards d’euros cette année alors que, en janvier dernier, Michel Bon, PDG de France Télécom, s’était engagé sur une réduction de 30 milliards ferme.Entre autres facteurs de désendettement, France Télécom va se séparer de certains actifs pour un montant estimé à 10 milliards d’euros : cession des 11 % détenus dans STMicroelectronics (3,5 milliards d’euros), cession des parts détenues dans Sprint pour 2 milliards, 1 milliard d’euros payés par Schlumberger dans le cadre du rachat de Sema Group, et cession des 49 % détenus dans Noos pour également 1 milliard d’euros. Par ailleurs, France Télécom se séparerait de 3 milliards d’euros d’actifs dans l’immobilier.

Vendre des actifs et miser sur le développement international

L’essentiel du désendettement (soit 10 à 20 milliards d’euros) repose donc sur la capacité de l’opérateur à générer des bénéfices avec les entités déficitaires ou en développement. Selon France Télécom, le chiffre d’affaires devrait progresser encore de 20 % en 2001. Les frais financiers de la dette pèseront environ 3,5 milliards d’euros sur les résultats 2001. Le pôle téléphonie mobile, Orange, déficitaire en 2000 à 1,3 milliards d’euros de pertes pour 9,02 milliards de chiffre d’affaires, devra trouver l’équilibre. Le pôle Internet, Wanadoo, aura, lui, fort à faire pour dégager un bénéfice important, puisqu’il enregistre une perte de 102 millions d’euros en 2001, et que ses capacités de développement restent limitées.C’est donc sur les services fixes, c?”ur de l’activité avec 80 % du volume d’affaires, que tout reposera. Bien que le bénéfice pour la France soit en recul (8,14 milliards d’euros en 2000 contre 8,43 en 1999), l’activité à l’international progresse de 108 % avec un chiffre d’affaires à 5,9 milliards d’euros et un bénéfice net de 1,04 milliard d’euros (presque trois fois plus qu’en 1999).Tout le problème, pour France Télécom, va consister à démontrer durant l’année en cours qu’il est possible de compenser très vite l’érosion des bénéfices sur son marché d’origine par l’activité internationale. Les autres pôles de l’activité devraient vraisemblablement engendrer de nouvelles dépenses, cette année et après. Sur ce point, le calendrier du retour sur investissement dans les réseaux UMTS reste au centre des inquiétudes des analystes. Une question qui se pose également pour tous les concurrents de France Télécom.

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David Prud'homme