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France Télécom confond environnement et boniment

‘ Il est regrettable que France Télécom n’ait pas organisé plus formellement la fin de vie du Minitel. ‘

Les occasions de se réjouir à la lecture du courrier du matin ne sont pas nombreuses. Les clients de France Télécom ont donc dû avoir le sourire en apprenant qu’ils sont les heureux bénéficiaires de la récente initiative de l’opérateur
historique. De quoi s’agit-il ?D’une missive adressée depuis le mois de septembre aux millions de Français qui ont encore chez eux un Minitel de la première génération. Largement diffusé par France Télécom depuis les années 1980, ces appareils ont notamment été
fournis aux abonnés qui ne souhaitaient plus recevoir d’annuaires en papier.Et voilà donc que l’entreprise présidée par Thierry Breton leur apprend, cet automne, que ce bijou technologique, qui leur était jusqu’à présent prêté à titre gracieux, devient désormais leur propriété. Quel bonheur !Mais pour qui ? Certainement pour la maison France Télécom qui, par ce tour de passe-passe à la sauce marketing, se dispense à bon compte des opérations de collecte et de recyclage de ces équipements bourrés d’électronique et de
plastique.Tout en ayant l’air de faire une fleur, ce sont ces dernières ­ les vraies, celles avec des pétales ­ qui risquent d’en pâtir. Puisqu’on ne maîtrisera plus les conditions dans lesquelles les désormais propriétaires de ces
antiquités se débarrasseront de ces petites bombes anti-écologiques en puissance. Et que rien ne garantit qu’ils prendront la peine de les déposer dans des structures ad hoc de recyclage.Il est donc regrettable qu’une société aussi emblématique que France Télécom n’ait pas organisé plus formellement cette démarche, qui s’inscrirait volontiers dans une approche de développement durable. Au-delà des discours flamboyants,
c’est à de petits gestes que l’on mesure la sincérité de l’engagement. Le diable est décidément dans les détails…* Grand reporter à 01 Informatique

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Nicolas Arpagian*