Passer au contenu

France Télécom complète son réseau international

À l’heure où la plupart des opérateurs d’infrastructures mordent la poussière, l’opérateur français estime disposer d’un réseau mondial de premier plan. Un avantage concurrentiel qui devrait lui permettre de consolider ses positions dans un univers en pleine effervescence.

Soucieux de se positionner comme un véritable opérateur mondial, France Télécom peaufine son réseau international. Dernière initiative en date : l’ouverture d’un câble sous-marin reliant l’Europe à l’Asie du Sud-Est en passant par le sud de l’Afrique. Baptisé SAT-3/ WASC/SAFE, ce câble en fibre optique utilisant la technologie WDM a une capacité initiale de 20 Gbit/s, sur le tronçon Europe-Afrique du Sud ; et de 10 Gbit/s, sur la portion Afrique du Sud-Asie du Sud-Est. Il pourra, en fonction du nombre de fibres activées, offrir ultérieurement un débit supérieur à 100 Gbit/s. Partagé avec un consortium de trente-six opérateurs, il a requis pour France Télécom un investissement, somme toute modeste, de 96 millions de dollars.Et l’opérateur de faire d’une pierre deux coups dans la mesure où le SAT-3/WASC/ SAFE lui permet de répondre à ses propres besoins de capacités, mais aussi à ceux de ses filiales en Côte d’Ivoire, au Sénégal et sur l’île Maurice. De même, cette infrastructure l’autorise à offrir à la Réunion des services longue distance à hauts débits, avec un temps de réponse ramené à 100 ms au lieu des 600 ms avec les satellites utilisés auparavant.Outre l’affranchissement des contraintes météorologiques, parfois extrêmement sévères pour les stations terriennes dans cette région du monde, le SAT-3/WASC/SAFE sécurise également le SeaMeWe-3, le câble sous-marin reliant l’Europe à l’Asie par la péninsule arabique, la corne de l’Afrique et l’Inde.

Vigilance sur les tarifs

Avec la desserte récente d’une vingtaine de villes aux États-Unis, France Télécom estime disposer aujourd’hui d’un maillage complet de la planète. Un dispositif destiné à l’ensemble des activités du groupe (téléphonie vocale, services aux entreprises et transport de données). Faut-il pour autant aller au-delà ? “Il n’est pas nécessaire d’ajouter des infrastructures à ce maillage “, répond Jean-Yves Gouiffès, directeur exécutif de la branche Réseaux de France Télécom. Une mise au point à rapprocher de la faillite actuelle de nombreux opérateurs d’infrastructures (Global Crossing, Teleglobe et KPNQwest). “À l’inverse de ces opérateurs et de leurs réseaux surdimensionnés, nous n’investissons qu’à travers de grands consortiums et là où la demande existe “, affirme le directeur exécutif.De même, France Télécom est extrêmement vigilant en termes de tarifs. Témoin les pressions du conseil régional de la Réunion afin que l’opérateur public diminue (encore) ses tarifs au départ de l’île : “La connectivité entre la Réunion et le reste du monde coûte cher ; c’est une question de réalité économique par rapport à notre investissement “, estime Jean-Yves Gouiffès. “Les tarifs entre les DOM et la métropole ont été divisés par dix en dix ans “, renchérit Xavier Maitre, directeur adjoint de France Télécom Longue Distance (FTLD).Bref, pas question de brader les investissements, même si “le grand avantage d’un réseau de câbles sous-marins est d’avoir un prix de revient bon marché au mégabit transporté “, reconnaît-on au sein de FTLD.Inversement, son principal défaut réside dans les risques de coupure en mer. D’où l’intérêt d’une configuration en boucle qui permet aux différents réseaux de câbles sous-marins de se sécuriser mutuellement. Avec la possibilité, en cas de gros pépin, de rebasculer le trafic par satellite.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Henri Bessières