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Forum d’Avignon : lancement d’une déclaration des Droits de l’Homme numérique

Ce texte, qui peut encore évoluer, a pour objectif de protéger et d’encadrer l’utilisation des données personnelles sans entraver l’innovation.

Créé en 2008, le forum d’Avignon est un laboratoire d’idées au service de la culture. Lors de son colloque annuel, qui se déroule ce 19 septembre 2014 à Paris, il a dévoilé un projet de déclaration des Droits de l’Homme numérique, qui veut protéger et encadrer l’utilisation des données personnelles sans entraver l’innovation et la recherche.

Souhaitant s’inspirer de la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1789 et de la déclaration universelle sur le génome humain, adopté par l’Unesco en 1997, ce texte a été impulsé par le Forum d’Avignon, cercle de réflexion qui veut faire dialoguer les mondes de la culture et de l’économie.

Rédigé en cinq langues (français, anglais, cantonais, mandarin et arabe) et composé de huit articles, ce court texte aborde des thèmes comme le respect de la vie privée, la transparence des usages et l’utilisation « raisonnable » des données.

« C’est le fruit d’un an de travail et de réflexion. Nous l’avons voulu équilibré car il fallait protéger les données personnelles sans empêcher l’innovation et la recherche », a déclaré à l’AFP Laure Kaltenbach, directrice générale du Forum, qui compte parmi ses membres des personnalités comme Nicolas Seydoux (président de Gaumont), Renaud Donnedieu de Vabres (ancien ministre de la Culture et de la Communication), Jean-Jacques Annaud (réalisateur) et Véronique Morali (créatrice du site TerraFemina).

« C’est pourquoi des entrepreneurs, des philosophes, des économistes, ainsi que des artistes numériques ou des représentants d’institutions culturelles ont participé à la rédaction », a-t-elle ajouté, estimant qu’il y avait « une perte de confiance autour de ces questions et cela, c’est mauvais pour tout le monde : entreprises, citoyens et États ».

Un texte appelé à évoluer

Le 1er article annonce que « les données personnelles, en particulier numériques, de tout être humain traduisent ses valeurs culturelles et sa vie privée. Elles ne peuvent être réduites à une marchandise. »

« L’exploitation raisonnable des données et une opportunité pour le développement de la recherche et de l’intérêt général. Elle doit être encadrée par une charte éthique universelle protégeant la dignité, la vie privée, la création de chaque être humain et le pluralisme des opinions », poursuit l’article 2.

Disponible sur une plate-forme collaborative sur Internet, le texte est appelé à évoluer. « On est là pour ouvrir le débat, surtout pas pour le fermer. La question est de savoir comment les pouvoirs publics, l’Union européenne ou l’Unesco s’en emparent », a conclu Laure Kaltenbach.

A lire aussi :
Le Conseil d’Etat formule 50 recommandations audacieuses sur le numérique et les droits fondamentaux, paru le 15/9/2014

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C. B., avec AFP