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Forrester sceptique sur l’imminence des mobiles à haut débit

Dans son dernier rapport consacré à l’e-commerce, le cabinet d’experts s’inquiète de voir les chefs d’entreprise prendre pour argent comptant les propos optimistes des opérateurs et des fabricants de matériel de téléphonie mobile à haut débit.

Pour le cabinet Forrester Research, certaines firmes, telles Orange ou Nokia, s’avancent un peu lorsqu’elles annoncent aux groupes européens, engagés dans la distribution en ligne, la généralisation des réseaux à large bande en téléphonie mobile pour 2002.Selon l’analyste Lars Godell, “ la réalité est que les réseaux, à étroite ou large bande, cohabiteront graduellement jusqu’en 2007. Et même à cette date, seules les zones urbaines verront une augmentation significative du débit (plus de 2 Mo). “Pour ce rapport intitulé ” Mobile’s High Speed Hurdles “, Forrester a interrogé quarante-sept dirigeants d’entreprises internationales, ainsi que quarante-six opérateurs, fabricants et distributeurs de téléphones mobiles et intégrateurs réseaux. Lorsqu’il leur a été demandé s’ils envisageaient d’intégrer l’arrivée du haut débit au développement de leurs activités, 53 % d’entre-eux ont rétorqué que cela dépendrait de la réactivité du marché, tandis que 19 % affirmaient qu’ils ne devraient pas en avoir l’usage.Les nouvelles normes de téléphonie mobile à haut débit, tels le GPRS ou l’UMTS, bouleverseront à terme la façon qu’ont les entreprises de gérer les relations, tant en interne qu’avec leurs clients ou leurs partenaires. Mais il faudra attendre que ces normes soient pleinement standardisées et effectivement disponibles.Rapidité et capacité d’interconnexion devraient être grandement améliorées par l’arrivée de Bluetooth. Mais l’exploitation de ces technologies déjà existantes est souvent retardée par des problèmes de compatibilité ou par de lourds investissements liés à la refonte totale des réseaux.Choisir la bonne technologieC’est pourquoi, pour Forrester, seules les technologies comme le HSCSD, le GPRS ou Bluetooth ?” c’est-à-dire celles qui nécessitent le moins de modifications des réseaux existant ?” devraient se répandre à large échelle avant 2005. Les opérateurs qui les adopteront dès maintenant bénéficieront donc de l’avantage d’être les premiers sur le marché, tandis que ceux qui feront le choix de l’Edge (Enhanced Data Rate for GSM Evolution) prendront de gros risques.Quand à l’UMTS, il arrivera encore plus tard.Avec ce patchwork de normes inégales, les opérateurs réseaux européens vont rapidement faire face à un dilemme : s’ils réagissent trop tardivement, ils manqueront des opportunités d’accords avec des partenaires pour faire évoluer leurs réseaux et perdront des clients attirés par les nouvelles façons de communiquer, et s’ils s’y engagent trop tôt, ils s’exposent aux risques inhérents à l’emploi de technologies encore immatures. Un moyen terme serait donc de limiter cette année lutilisation des nouvelles normes à une phase expérimentale, mais de préparer activement le terrain à leur arrivée.

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Manuel Broyer, 01net.