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Fininfo étend sa toile dans la communication financière

Rien ne semble arrêter la petite star du Second Marché qui vient de prendre une participation dans la Cote Bleue et IDE.

SSII présente dans les secteurs de l’information financière et de la diffusion d’informations commerciales, Fininfo, la petite pieuvre du Second Marché, étend petit à petit son empire. Elle vient coup sur coup de procéder à deux acquisitions dans le secteur de la communication financière. Avec le récent rachat à Euronext (Bourses de Paris, Bruxelles et Amsterdam) de 60 % de La Cote Bleue, société que dirige le très médiatique Jean-Pierre Gaillard, Fininfo va renforcer sa position dans le domaine de la diffusion de données boursières, aux côtés de géants comme Reuters ou Bloomberg. La firme a dû y mettre le prix fort car, du fait de son ancienneté, La Cote Bleue s’est pendant longtemps taillé la part du lion sur le marché de la presse économique et financière française.

Un trésor de guerre

Paradoxalement, le vendeur, Euronext, société cotée à… Euronext, n’a pas publié le montant de la cession, qui finira bien par apparaître dans son prochain rapport annuel. Elle a manqué l’occasion de donner l’exemple en matière de transpa- rence financière ! La Cote Bleue dégagerait une rentabilité de l’ordre de 20 % pour un chiffre d’affaires établi entre 4,5 et 5,1 millions d’euros (30 à 35 millions de francs) ! Dans la foulée, Fininfo a acquis 51 % du capital de la société IDE, leader français dans la diffusion d’informations économiques et financières sous forme essentiellement de graphiques (5 millions d’euros de chiffre d’affaires). Lionel Habasque, le directeur financier, se défend d’être un boulimique. “Nous finançons toujours en cash nos acquisitions ?” quinze en cinq ans”, précise-t-il. Le trésor de guerre annuel de Fininfo s’élève actuellement à 13 millions d’euros pour un CA 2000 de 103,8 millions d’euros et “des pers-pectives de croissance de l’ordre de 10 à 15 % envisagées pour les prochaines années”.Comment comprendre cette société de service d’un au-tre type ? Il faut remonter à 1982, date de création par Gérard Jeulin, qui détient 40 % du capital avec sa famille (20,4 % pour LVMH et seulement 26,3 % dans les mains du public). Ce financier a tout de suite compris que le développement de l’informatique en ferait vite un outil incontournable pour fournir aux professionnels des informations boursières en temps réel alors que les marchés n’étaient pas encore cotés en continu ! Les gestionnaires de portefeuilles, comme les trésoriers d’entreprises se voyaient ainsi proposer des outils d’aide à la décision. Après son entrée au Second Marché en 1995, Fininfo s’attaque aux secteurs de la diffusion de données commerciales avec le rachat de BIL ?”base d’informations légales?” puis à celui du recouvrement de créance. Dans cette activité, l’objectif du groupe est d’atteindre d’ici à fin 2003 un chiffre d’affaires de quelque 8 millions d’euros, avec une rentabilité nette supérieure à 15 %.Vient ensuite, tout naturellement, l’ère d’internet avec la création d’e-Fininfo (routage d’ordres, informations financières en ligne). Là où beaucoup ont échoué, l’expérience est couronnée de succès. Fininfo équipe aujourd’hui 95 % des courtiers en ligne et n’a pas de concurrent réel sur le marché français du routage d’ordres (7,5 millions d’euros de chiffre d’affaires). Il reste à savoir si elle pourra continuer à grossir dans le compartiment boursier étriqué qu’est devenu le Second Marché.

Des vues à l’international

Dans le domaine de la diffusion de données, Fininfo ne représente que 20 % du marché domestique, loin derrière Reuters, qui en détient 50 %.Le groupe (900 personnes, avec une moyenne d’âge de 32 ans et trente nationalités différentes) cherche à se renforcer à l’international. Mais le chemin à parcourir est encore long. En attendant ce nouveau défi, on lui prête l’intention de renforcer sa participation de 12 % dans Anthium qui, via sa filiale Web After Hours, propose aux actionnaires individuels de passer des ordres entre 18 et 22 heures. La direction dément. Mais on a rarement vu Fininfo se contenter d’une si faible participation dans son domaine de compétence.

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Jean-Pierre Savalle