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Fifa contre Pro Evolution Soccer : beaucoup d’enjeux derrière les jeux

Electronic Arts et Konami se retrouvent chaque année face à face pour le lancement de leur ‘ superproduction ‘ maison, Fifa et Pro Evolution Soccer. Une bataille qui n’est pas que ludique, mais aussi
économique.

C’est le même duel qui reprend chaque année, avant les premiers frimas. Il oppose les deux principaux jeux de simulation de football pour consoles et PC, avec, d’un côté, Fifa, édité par l’américain Electronic Arts,
et de l’autre, Pro Evolution Soccer (PES), du japonais Konami.Dans l’Hexagone, Fifa 06 est présenté à la presse aujourd’hui, jeudi 15 septembre, et sortira officiellement le 29 septembre prochain. PES 5, lui, devrait débarquer le 28 octobre
en principe. Dans l’intervalle, les adeptes de l’un et de l’autre jeu trompent leur impatience dans les forums en ligne, ou en se repassant les démonstrations trouvées sur le Web, en attendant de pouvoir découvrir les deux nouveautés.Du côté des éditeurs, les sorties de leurs deux ‘ superproductions ‘ sont des moments forts, car elles génèrent des gains financiers qui commencent à peser lourd. ‘ Pour nous, c’est la
plus grosse sortie de l’année, parmi la cinquantaine de jeux que nous avons ‘,
confirme Stéphanie Hattenberger, directrice marketing et communication de Konami en France.Dans l’Hexagone, Konami revendique 900 000 exemplaires de PES 4, sorti en octobre 2004 (dont près de 800 000 pour la seule plate-forme Playstation2). ‘ A
300 000 ventes, un jeu connaît un succès jugé extraordinaire ‘,
explique-t-elle. La version précédente avait engrangé 560 000 ventes.Electronic Arts n’a pas voulu donner de chiffre sur ses ventes en France. Konami les estime environ trois fois moins importantes que les siennes. En Europe, ce dernier affiche près de 3,5 millions d’exemplaires de
PES 4 écoulés. Konami se dit devant son concurrent dans des pays comme la France, l’Espagne, l’Italie, le Portugal, mais derrière en Allemagne et au Royaume-Uni.

5 à 6 millions d’euros pour le lancement de Pro Evolution Soccer en France

Selon le Sell (Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs), PES s’est placé à la 5e place des vingt plus grands succès français de l’année 2004 (jeux et DVD confondus), avec un chiffre
d’affaires de 26,5 millions d’euros, juste derrière Les Choristes (27,6 millions). PES est le deuxième jeu de ce classement, derrière Grand Theft Auto (38 millions
d’euros). Fifa, lui, n’apparaît pas dans ce classement.Les budgets communication et marketing commencent à atteindre, eux aussi, des montants notables. ‘ La France est le pays où l’on investit le plus ‘, souligne Stéphanie Hattenberger. Konami
va consacrer 5 à 6 millions d’euros à PES 5 dans l’Hexagone, soit presque le double d’il y a deux ans.Aujourd’hui, la bataille entre les deux jeux rivaux se situe sur plusieurs terrains. Celle de l’image d’abord. Ainsi, Thierry Henry, attaquant vedette de l’équipe de France, a été ‘ transféré ‘ en 2004 de la
pochette de Fifa à celle de PES.
‘ C’est lui qui nous a contactés, confie Stéphanie Hattenberger. Il est fan du jeu et souhaitait y associer son image. Cela nous
paraissait cohérent, en plus d’être flatteur. ‘
Cette année, Thierry Henry sera flanqué de Didier Drogba pour la pochette française. En face, sur Fifa 06, les défieront Ronaldinho et Wayne Rooney. Les
montants des contrats avec ces joueurs sont importants, selon Stéphanie Hattenberger, ‘ mais corrects pour des joueurs de ce niveau. ‘

Les droits au c?”ur de la bataille

Au-delà des batailles d’image sur les pochettes, le combat se déroule au sein même des titres. Les deux jeux se veulent de plus en plus sophistiqués et, dans le même temps, de plus en plus réalistes, avec les maillots, les sponsors et
les logos exacts des équipes, pour satisfaire leur public de passionnés.Electronic Arts et Konami se disputent l’obtention des droits mis en jeu par les ligues professionnelles nationales, les instances internationales et les clubs. Dans ce domaine, l’éditeur américain, qui en a fait une stratégie, est
encore très en avance sur son concurrent nippon, qui ne s’est guère intéressé à ce marché ces dernières années.Electronic Arts revendique ainsi les droits de 21 championnats dans le monde, ce qui lui permet d’utiliser les vrais maillots ou encore le vrai nom des équipes et des compétitions du pays. Dans certains pays, comme la France,
Electronic Arts possède des droits exclusifs. Ainsi, dans Fifa 05, l’équipe parisienne a pour nom PSG alors qu’elle est intitulée Ile-de-France dans PES 4.Konami, lui, ne possède les droits que de quelques championnats européens (Italie, Espagne et Pays-Bas par exemple). S’y ajouteront dans PES 5 quelques clubs (Arsenal, Chelsea, Galatasaray…) avec lesquels
l’éditeur a conclu des accords individuels, comme il en a le droit. Mais ‘ c’est compliqué et long de procéder ainsi, le mieux est d’acquérir des droits globaux, en signant avec les ligues
professionnelles ‘.
Konami va d’ailleurs affronter son rival pour obtenir les droits de la Ligue française qui seront attribués d’ici à la fin de l’année, pour trois ans. Du côté de la Ligue de football professionnel à Paris, on estime aujourd’hui que
‘ les conditions de marché sont réunies ‘ pour qu’il y ait un bel affrontement économique entre les deux éditeurs.

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Guillaume Deleurence