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Facebook et Google s’invitent dans la présidentielle pour lutter contre la désinformation

Les deux firmes profitent de la campagne française pour expérimenter de nouveaux outils de fact-checking. Mais pour cela, ils vont devoir s’appuyer sur les médias nationaux.

Les élections américaines se sont achevées sur une triste note. Le site BuzzFeed a prouvé que les fausses informations avaient été plus populaires que les vraies durant les trois mois précédant le vote sur Facebook. De quoi provoquer un véritable électrochoc chez les géants américains du web et les médias. Mis sur la sellette, Facebook et Google réagissent aujourd’hui en lançant deux initiatives pour lutter contre la désinformation et ne plus être accusés de complicité passive.

Le réseau social de Mark Zuckerberg va bientôt mettre à disposition de ses utilisateurs un outil de signalement, accessible en cliquant sur le coin droit d’une publication comme on peut le voir ci-dessous :

L'outil de signalement de Facebook.
Facebook – L’outil de signalement de Facebook.

Vient ensuite l’étape la plus délicate : vérifier si l’information est bien inexacte. Pour cela, Facebook fera appel à des médias partenaires : l’AFP, BFMTV, L’Express, France Médias Monde, France Télévisions, Libération, Le Monde et 20 Minutes.

Pour être identifiée comme fake news, une publication devra être ainsi qualifiée par au moins deux de ces organisations. Elle affichera alors automatiquement un pictogramme mentionnant qu’elle est contestée. L’internaute pourra en savoir davantage en cliquant sur un lien le menant vers l’un des médias vérificateur.

Le pictogramme affiché.
Facebook – Le pictogramme affiché.

Si l’utilisateur veut partager quand même la publication, son contenu sera accompagné de l’avertissement « contesté par des tiers » et sa visibilité dans le fil d’actu sera limitée. Enfin, les éditeurs de ces publications ne toucheront pas de partage de revenus avec Facebook.

Cross Check, l’outil de Google

Le site a aussi décidé de rejoindre la coalition First Draft, créée en  juin 2015, et le programme « Cross Check » lancé par Google ce même jour. Il s’agit d’un projet de fact-checking collaboratif s’appuyant sur 17 rédactions et la plateforme analytique CrowdTangle de Facebook qui permet notamment de mesurer la performance d’un contenu sur les réseaux sociaux. Les partenaires concernés sont : l’AFP (Agence France-Presse), BuzzFeed News, France Médias Monde (via les Observateurs de France 24), France Télévisions, Global Voices, Libération, La Provence, Les Echos, La Voix du Nord, Le Monde (Les Décodeurs), Nice-Matin, Ouest-France, Rue89 Bordeaux, Rue89Lyon, Rue89 Strasbourg, Storyful et StreetPress.

Il y a quelques jours, Le Monde lançait Decodex. Un moteur de recherche dans lequel on peut entrer une adresse url pour vérifier si la source de l’information est fiable. Nul doute à présent que l’élection française va servir de laboratoire pour développer des outils pérennes de lutte contre la désinformation.

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Amélie Charnay