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Face aux majors, Vitaminic se dope aux rachats de catalogues musicaux

Vitaminic renforce son catalogue d’artistes par l’acquisition de IUMA. Et, pour assurer sa survie, le réseau de sites MP3 séduit les grandes maisons de disques.

Y a t-il un salut pour les indépendants de la distribution musicale numérique ? A l’heure des grandes alliances entre majors du disque et portails internet ?”dont la dernière en date entre Sony, Vivendi Universal et Yahoo?” et de l’absorption des start-up du secteur par les grands groupes, la question prend tout son sens. Pour Vitaminic, réseau de sites de distribution MP3 de labels indépendants, fondé par Gianloca Dettori, le vent semble tourner dans le bon sens.Si les résultats sur l’année 2000 demeurent modestes, avec un chiffre d’affaires de 1,8 million d’euros, au Nuovo Mercato (Milan), le titre Vitaminic s’enflamme. Le cours a bondi de 167 % depuis le début de l’année 2001. La start-up transalpine se montre optimiste sur ses perspectives financières et sur la validation de son modèle de développement, eu égard au résultat de son dernier trimestre (chiffre d’affaires en hausse de 35 % sur le dernier exercice à 669 000 euros). L’Italien, à l’image de l’ensemble de la profession, souhaite glisser d’un modèle économique reposant sur la publicité, à celui de la distribution musicale payante, par abonnement ou par la vente à l’unité.”Pour l’année 2001, nous étendons notre présence européenne par l’acquisition d’Eurekan, société française détentrice de FranceMp3.com et MP3France.com, et aux États-Unis par le rachat de IUMA.com “. Gianluca Dettori commentait ainsi la stratégie d’acquisition qu’il mène à l’occasion de la présentation des résultats de son groupe, le 29 mars dernier. La logique pour exister au milieu des majors repose sur le développement d’un catalogue consistant d’artistes jusqu’ici ignorés par les grandes maisons de disques, et sur la multiplication des plateformes de distribution musicale en Europe.

Neuf sites européens

Après FranceMp3, c’est au tour de IUMA de passer dans le giron de l’Italien. Pour 400 000 dollars (447 000 euros) en cash et 500 000 dollars en actions, Vitaminic double la taille de son catalogue musical numérique, riche à présent de 50 000 artistes et 200 000 morceaux au format MP3. Parallèlement, le groupe poursuit sa stratégie de diversification géographique. Il vient d’ouvrir une filiale en Irlande, qui s’ajoute au huit autres sites européens. Une taille critique pour inviter les internautes et les majors à utiliser les services de ce distributeur. Si la société reste discrète sur son audience, elle diffuse chaque mois en streaming quelque 3 millions de morceaux. Conscient de la faiblesse d’un modèle reposant sur la publicité, à l’heure où son groupe réalise 82 % des recettes par ce biais, Gianluca Dettori s’oriente vers le modèle donné gagnant par tous les protagonistes de l’e-musique, le téléchargement payant. Vitaminic a toujours proposé ce service, même si les recettes demeurent non significatives sur l’exercice.L’approche thématique (jazz, lounge, house, etc.), adoptée par Vitaminic auprès de sa communauté, offre des débouchés commerciaux au catalogue des majors. C’est le sens des négociations abouties avec certaines, dont Vivendi Universal, BMG ou Sony. En tout, ce sont 690 labels qui ont répondu favorablement aux sirènes de Vitaminic. Les rares indépendants semblent avoir compris la nécessité de s’allier aux grands en leur offrant de nouveaux canaux de distribution, au moment même où ces derniers construisent les leurs.

































































 Belles perspectives 
 Année     Chiffre d’affaires 
     
 2001     2,2 
     
 2002     3,6 
     
 2003     4,9 
     
 2004     6,6 
     
 2005     8,6 
 
Marché mondial de la musique en ligne à l’horizon 2005 (en milliard de dollars)

Le chiffre d’affaires de la vente en ligne de musique dépassera les 8 milliards de dollars d’ici à 4 ans. (Source : Jupiter MMXI)

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Amaury Mestre de Laroque