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Excitation net éco : c-sexuel !

De start-up en holdings, journal de bord d’un cadre de la nouvelle économie. Il se confie sous pseudo pour parler – et parfois crier – plus librement…

Je t’incube, tu m’incubes, on s’incube, il gonfle son business plan et je monte en puissance pour entrer en Bourse… Pas la peine de se prénommer Sigmund pour comprendre que rayon motivations, la net éco ne se situe pas qu’au niveau du portefeuille. Dans un club dominé par une Amazon et animé par des Multimaniaques, inutile de s’interroger sur le programme des réjouissances…Quant aux start-up, ne me posez pas la question ou je vous répondrai que cela relève de la pédophilie financière ! Ces jeunes pousses qu’on oblige à faire le trottoir, tous les First Tuesday du mois en susurrant à chaque passant :”Tu veux le voir, mon business plan ?“, prêtes à se faire investir autant de fois qu’il le faudra. Et si possible par celui qui a la plus grosse somme à mettre dans la tirelire. Tout cela tient plus du tour de lit que du tour de table. Et encore, je ne vous parle pas de ce qui se passe sous les draps… Bon, puisque vous insistez, je les soulève un peu… Ça se passe hier après-midi, à l’heure où l’on fait la sieste dans la vieille éco, pendant que, nous, un reste de sandwich club à la main, on bosse sur le dossier d’une start-up qu’on vient de racheter trois fois son prix. Ses jeunes créateurs ont concocté un site imparable : vente d’antiquités en ligne, avec en stock – j’exagère à peine – sept chaises Louis XV extorquées à leurs parents, et les quelques guéridons qu’ils espèrent hériter de leur grand-mère, fort mal en point selon eux. En prime, une base de données fumeuse d’amateurs de vieilleries abonnées à Drouot, et hop ! Ils quittent la salle de réunion, où ils ont failli s’évanouir en voyant que le chairman – notre président parle à peine anglais, mais il ne faut pas le vexer – n’a pas une seconde discuté le prix qu’ils avaient lancé en bluffant, le c?”ur battant, comme des ados à leur première table de poker…Bref, notre boss, qui a dû prendre nos dernières gamelles pour des plats de vermeil, et la crise d’avril dernier pour un poisson, gobe l’hameçon, la ligne et la canne. Le tout avec le sourire modestement victorieux de celui qui vient de rouler son prochain. Il désirait cette start-up, il voulait pénétrer dans son capital et même la posséder tout entière. Or – pardonnez cette synthèse un peu raide – ce n’est pas lui qui l’a baisée, mais l’inverse. Il est en tout cas rose de plaisir, en pleine extase, le regard vague, voguant sur des flots d’endorphines. Cet homme qui ne fume pas se permet même une cigarette, après l’amour…Il nous explique, ensuite, que sa politique dexpansion (dilatation, commenterait sûrement un psy) nécessite des acquisitions (copulations ?) rapides (éjaculations précoces ?) et répétées (priapisme), puis exhale un rond de fumée au milieu duquel il glisse un doigt, comme pour mettre un point G final à son exposé. Ai-je romancé ? Non, il est comme ça. Ne riez pas : vous aussi…

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La rédaction