Passer au contenu

Europe: la pénurie de spécialistes high-tech s’aggrave

Le Bureau international du Travail, dans son rapport sur le secteur des technologies de l’information et des communications, met en avant l’aggravation du déficit des compétences en Europe et l’entrave majeure qu’il représente pour les entreprises. Il préconise la formation pour pallier le manque.

Pour la sixième réunion régionale européenne de l’Organisation internationale du travail, qui a démarré hier et se prolongera jusqu’au 16 décembre, le Bureau international du travail (BIT) a rendu un rapport concernant l’effet des technologies de l’information et des communications (TIC) sur les structures et le comportement de l’activité économique.Il en ressort que le nombre de postes vacants va tripler malgré la croissance de l’emploi dans ce secteur de 8 % par an dans les années à venir. Pour 2002, le BIT estime à 1,6 million le nombre de postes libres, soit trois fois plus qu’en 1998.Une situation qui s’expliquerait par le manque de compétences et le vieillissement d’une main-d’?”uvre qui n’aura pas su s’adapter à l’évolution constante du secteur. S’il est sûr que les TIC offriront des emplois à une partie des 15 millions d’européens sans emplois, il est moins sûr que tous y trouveront leur compte. En effet, le rapport note un décalage entre les compétences requises pour les nouveaux emplois à pourvoir et celles que possèdent les travailleurs licenciés.A court terme, en attendant de combler le déficit de compétences grâce à la formation, les entreprises font pression sur leurs gouvernements pour obtenir un assouplissement des lois de l’immigration. Ce qui risque d’engendrer ” une fuite des cerveaux dans les pays qui envoient du
personnel qualifié ” et, par conséquent, “creuser un peu plus l’écart technologique entre pays riches et pays pauvres “, souligne le rapport. Les entreprises seront aussi tentées de se délocaliser vers des pays où la main-d’?”uvre est conséquente.En Europe, le déficit de compétences aurait coûté 106 milliards de dollars en perte de PIB depuis 1998, précise le BIT. Un nombre qui devrait s’accroître si on n’investit pas dans la formation, explique l’organisme. Car, avec Internet, ” le capital physique et les fonds comptent
moins que le capital intellectuel ou le savoir “, peut-on trouver dans le premier volume du rapport.
Un conseil que les gouvernements européens devraient prendre en compte dans leur recherche de stratégies susceptibles d’améliorer les conditions économiques, sociales et d’emplois de leurs pays respectifs.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Valérie Siddahchetty