Passer au contenu

eToys accuse Goldman Sachs de fraude à l’IPO

eToys, aujourd’hui en faillite, poursuit en justice Goldman Sachs. L’ex-start-up accuse la banque d’affaires d’avoir sciemment manipulé, en mai 1999, les conditions financières de son introduction en Bourse.

Après la fronde des petits actionnaires, Wall Street doit maintenant répondre aux accusations des stars déchues de la Net-économie. L’affaire oppose eToys à la banque d’affaires Goldman Sachs.La start-up, créée en 1998, avait enflammé le Nasdaq avant de se placer, en mars 2001, sous la protection de la loi américaine sur les faillites. eToys accuse aujourd’hui Goldman Sachs, le principal souscripteur de son introduction en Bourse, en mai 1999, d’avoir à l’époque sciemment sous-évalué et manipulé le prix de l’action de la start-up pour en dégager par la suite d’importants bénéfices financiers.Selon eToys, Goldman Sachs aurait à l’époque favorisé l’accès à l’introduction en Bourse à certains de ses clients privilégiés, qui lui auraient ensuite reversé des commissions occultes provenant des plus-values dégagées sur le titre eToys.

Une action en justice qui ne relève pas du hasard

Le premier jour de cotation au Nasdaq, le titre eToys, proposé au public à 20 dollars, avait terminé la séance à 76,56 dollars. Ainsi,13 millions de titres avaient changé de mains. A cette occasion, eToys avait tout de même rassemblé 166 millions de dollars. Face à ces accusations de fraude et de rupture de contrat, la direction de Goldman Sachs, citée par l’agence Reuters, se refuse à tout commentaire.Pourtant, l’action en justice intentée à New York par eToys (la société évolue maintenant sous le nom de EBCI) ne relève pas du hasard. Les petits actionnaires d’eToys, ruinés par l’éclatement de la Bulle Internet au printemps 2000, puis par l’effondrement du cours de la start-up, avaient déjà intenté de multiples procès (class action) contre la société dès l’été 2001. A cette époque, les principales banques responsables de l’introduction en Bourse deToys (Goldman Sachs, Robertson Stephens et Merrill Lynch) étaient déjà soupçonnées de ne pas avoir tout dit de leurs pratiques financières.En janvier 2001, eToys, qui manquait cruellement de liquidités, avait dû licencier 700 personnes. Quelques mois plus tard, la société californienne était mise en faillite. Ses actifs, sa marque et son site Internet furent ensuite repris par KBToys, un acteur du commerce traditionnel, pour 8,7 millions de dollars.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Philippe Crouzillacq