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Etienne Hubert (Air Liquide) : ‘ Nous avons déjà économisé plus de 300 millions d’euros en trois ans ‘

Avec son expérience métier et ses différentes attributions, Etienne Hubert facilite le changement du système d’information d’Air Liquide.

01 Informatique : Systèmes d’information, achats, programme d’efficacité, harmonisation européenne des processus et de l’offre… Cela fait beaucoup de fonctions pour un seul homme !Etienne Hubert : Je n’ai effectivement pas le temps de m’ennuyer ! Mais l’important, c’est que ces fonctions se complètent largement. Mon emploi du temps se répartit à peu près de manière égale entre trois
principaux domaines : un programme d’efficacité mondial, une plate-forme européenne de services partagés et les systèmes d’information. Notre programme d’efficacité nous a déjà permis d’économiser plus de trois cents millions d’euros en trois
ans (soit une diminution de 5 % de nos coûts). Il a notamment bénéficié de la réingénierie des processus, s’appuyant sur des benchmarks internes ou externes. Notre plate-forme européenne de convergence et de mutualisation de ressources, Air
Liquide Shared European Services (Alses), l’a également facilité. Elle permet aussi d’harmoniser l’offre pour mieux répondre aux attentes de nos grands comptes (Coca-Cola, Michelin, Alcatel…) et de gérer la logistique de plusieurs produits
dans un périmètre européen. Dès 2000, elle a ainsi entrepris de regrouper l’ensemble des moyens informatiques européens dans un centre de données situé en France.Ces différentes fonctions se complètent-elles dans le cadre de grands projets ?Absolument ! Prenons le cas actuel du déploiement de la solution Opera dans l’ensemble de nos filiales. Avec le concours d’Accenture, environ cent cinquante personnes ont remis à plat les processus de gestion (finance,
comptabilité, maintenance, logistique…), pour ensuite les paramétrer dans SAP, qui sera à terme notre unique progiciel de gestion intégré (PGI). Historiquement de culture décentralisée ?” nous partions d’un puzzle informatique
comportant neuf cent cinquante applicatifs et presque autant de serveurs. Le groupe avait donc besoin d’un DSI ayant à la fois une longue expérience métier et une approche transversale pour accompagner les changements induits par ce grand projet
d’entreprise. Mes fréquents échanges avec les directeurs généraux européens aident beaucoup dans ma communication. Mon prédécesseur, avec pour seule fonction la DSI, avait davantage de difficultés pour se faire comprendre du business.Quels sont les principaux bénéfices de ce déploiement SAP ?A travers notre quinzaine de filiales, nous avions plusieurs PGI (SAP, Oracle, Baan, Lawson, et de multiples développements maisons…) ne communiquant pas entre eux. Nous passons progressivement d’un mode de fonctionnement
cloisonné à des processus intégrés et transversaux. SAP compte aujourd’hui environ mille sept cents utilisateurs. Au terme de son déploiement, fin 2006, environ sept mille salariés se serviront du progiciel. Mais déjà, nous pouvons dire que
l’accélération des processus bénéficie à la productivité de l’entreprise et participe à l’harmonisation de son offre européenne, donc à la croissance. La connaissance plus fine des volumes traités permet à la direction achats de mieux gérer ses
appels d’offre. En outre, le contrôle de gestion commence à bénéficier de consolidations instantanées et de meilleurs tableaux de bord. Il nous reste à mettre en place la bonne architecture de ‘ business
intelligence ‘
pour tirer tout le profit d’un référentiel de données unique. Enfin, si l’effectif informatique a ponctuellement grossi pour mener à bien le projet, la rationalisation des équipes locales permettra à terme de
faire des économies.Et au niveau du groupe, comment avez-vous organisé la DSI ?Sous la direction informatique du groupe, nous avons trois DSI continentaux, Europe, Amériques, Asie. Elle coordonne aussi de grandes fonctions telles que la sécurité et la gestion des télécoms, assumées par le DSI Asie, ou le
Program Management Office et le bureau des standards et technologies, dirigés par une autre personne, et enfin le contrôle de gestion. Au sein des DSI américaine et européenne, on retrouve d’ailleurs ces grandes fonctions. Structure légère, la DSI
du groupe ne comprend qu’une demi-douzaine de personnes, les équipes informatiques comptant environ cinq cents collaborateurs. Au total, l’informatique d’Air Liquide représente pratiquement 2 % du chiffre d’affaires.

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Boris Mathieux