Passer au contenu

Et si on pouvait trouver l’amour en ligne grâce à un algorithme mathématique ?

En cette veille de Saint-Valentin, on apprend que des universitaires ont découvert une méthode qui améliore largement les chances de trouver en ligne un partenaire.

Certains rencontrent l’amour au bureau, en faisant du sport ou sur Internet. Les sites de rencontres affirment avoir le savoir-faire nécessaire et les scientifiques se penchent depuis des années sur la question, mais la quête pour découvrir l’algorithme secret de l’amour n’a malheureusement pas encore abouti.

Et si certains restent optimistes, les célibataires en quête de l’âme soeur sur Internet risquent d’être déçus car pour beaucoup, la formule mathématique du coup de foudre n’existe tout simplement pas.

Une étude menée par des psychologues de la Northwestern University en 2012 a en effet conclu qu’aucun algorithme ne pouvait prédire les chances de succès d’un couple, malgré ce que clament les sites de rencontres. « Aucune preuve évidente ne supporte les affirmations des sites de rencontre selon lesquelles un algorithme mathématique fonctionne », conclut l’étude. Les chercheurs notent en outre que les sites de rencontre ne sont pas très bien placés pour voir comment un couple va fonctionner sur le moyen ou le long terme.

Malgré tout, ceux-ci n’auraient-ils pas une petite idée de la formule mathématique adéquate ? Une équipe de chercheurs menée par Kang Zhao à l’université de l’Iowa aurait ainsi tout récemment découvert une méthode qui améliore largement les chances de trouver en ligne un partenaire.

Cette nouvelle formule mise au point début 2014 calque en fait des techniques utilisées avec succès par quelques grosses pointures d’Internet, comme Amazon ou Netflix. Elle est basée sur les recommandations effectuées par les utilisateurs ou leurs goûts, et pas simplement sur des profils personnels remplis par les abonnés en quête de l’âme soeur, qui peuvent être imprécis ou incomplets.

« Nous avons étudié l’activité des utilisateurs plutôt que leurs profils », a expliqué Kang Zhao à l’AFP. « Votre activité reflète vos goûts et votre attractivité… ou votre manque d’attractivité. Nous n’avons fait que reproduire une technique qu’Amazon et Netflix utilisent. »

Outil de rencontre parfait

Ce « filtre collaboratif » est de plus en plus utilisé par les sites de commerce en ligne, note M. Zhao, qui est en discussion avec des sites de rencontres pour leur fournir son algorithme. « Cette nouvelle formule peut recommander de manière plus efficace des partenaires éventuels aux abonnés, en fonction des goûts et de l’attractivité des utilisateurs », avancent encore Kang Zhao et les coauteurs de son étude, Xi Wang, Mo Yu et Bo Gao.

Selon eux, en utilisant leur formule mathématique les abonnés des sites de rencontre ont 40% de chances en plus de trouver quelqu’un qui leur corresponde, par rapport à un filtre de base. « Je ne sais pas si c’est l’outil de rencontre parfait, mais au moins on peut aider les gens à faire des rencontres fructueuses », ajoute Kang Zhao.

Cette découverte intervient alors que l’intérêt pour les sites de rencontres n’a jamais été aussi important : selon une étude de l’Université de Chicago, plus d’un mariage sur trois célébré aux Etats-Unis entre 2005 et 2012 était issu d’une rencontre en ligne. Certains experts ont toutefois mis en doute les résultats de cette recherche, subventionnée par eHarmony.com, l’un des plus importants sites de rencontres américain.

Trouver l’algorithme de l’amour n’est certainement pas chose aisée, mais Christopher McKinlay, un étudiant américain, a en tout cas trouvé une méthode qui a fonctionné pour lui. Cet étudiant en doctorat de mathématiques a utilisé les données de 20 000 jeunes femmes inscrites sur le site de rencontres OKCupid pour voir quels sujets pourraient les intéresser.

Il a ainsi largement accru le nombre de réponses qu’il recevait et a au final trouvé sa partenaire idéale, qui est aujourd’hui devenue sa fiancée, selon le livre qu’il a publié en ligne, Maîtriser la logique cachée de OKCupid.

« Développer un algorithme de l’amour est probablement la chose la plus difficile à faire. On essaie de vous donner une bonne base grâce à nos données, et après c’est à vous de jouer », conclut John Kleint, un chercheur pour l’application de rencontres Hinge.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Rob Lever (AFP)